Solitude [Educateur ou élève]

Depuis combien de temps ne s'était-elle plus assise sur ce banc ? Depuis combien de temps n'avait-elle plus contempler la grandeur de son école ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas profiter du calme du parc, lieu qu'elle aimait tant auparavant ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas vécu ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête de Eleanor Bridge, vêtue élégamment d'une robe blanche, étant assise sur un des bancs du parc, observant les élèves qui l'entouraient, tous dotés d'un pouvoir exceptionnel dont ils n'imaginent pas l'étendue. Elle se souvenait encore de l'époque où elle-même était à leur place, curieuse d'en apprendre plus sur cet endroit, impatiente de contrôler son don correctement. Ce dernier étant maintenant fort utile pour sa carrière de directrice : peut repérer tous les humains doté d'un pouvoir, peut en évaluer la puissance et les situer. Quoi de plus utile dans son rôle ? Alors qu'elle regardait les élèves, ses pensées divergèrent vers sa fille, Sidney. Elle était si belle, si intelligente quand elle le voulait, si gentille, si douce mais elle le cachait, et en même temps si têtue. Elle avait hérité du fort caractère de son père. Tant qu'à sa douceur et sa gentillesse, elle ne le montrait que très rarement. Eleanor sentit qu'elle s'adoucissait en pensant à sa petite fille qui maintenant n'était plus si petite que ça et qui de plus, la haïssait, elle sa mère ! Comment avait-elle pu mériter pareil châtiment ? Elle qui l'aimait de tout son cœur dès qu'elle l'avait vu naître, elle qui avait de pousser un cri de joie dès qu'elle la voyait, ... Mais tout cela n'existait plus depuis la disparition de ce monstre. Eleanor l'avait aimé lui aussi mais désormais, tout avait changé et sa colère envers cet homme était incontrôlable. Sidney avait souvent posé des questions à son sujet mais elle ne pouvait se résoudre à y répondre, non... Tandis qu'elle pensait à sa fille, elle en vint au don de cette dernière et cela la déprima de plus belle. Son don. Incontrôlable, envahissant et dangereux. Elle craignait pour la vie de sa jeune fille qui ne se souciait pas de ce qui pouvait lui arriver. Si seulement elle savait...
L'air autrefois divin et calme de la Mystery avait changé ces derniers jours, un danger planant sur l'école. Mais peut-être était-ce seulement son imagination ? Néanmoins, les élèves étaient si curieux qu'ils risquaient de découvrir ce qu'il ne fallait pas. Après tout, certains secrets sont fait pour rester... Secrets. Eleanor frissonna rien qu'en imaginant ce qui se passerait si ils découvraient. Elle déglutit bruyamment. Pourquoi était-elle venue sur ce banc ? Par simple envie d'être pour une fois dans le monde qui l'entourait, elle en avait marre de voyager seule, de se placarder dans son bureau, de régler les affaires de l'école, elle voulait prendre l'air, rencontrer de malicieux élèves, parler avec ses éducateurs adorés, profiter de sa vie. Mais elle n'était pas directrice pour rien, c'était son rôle de gérer tout cela. Cependant, pour le moment, la solitude l'étreignait profondément, et sa fille ne serait pas là pour combler ce vide.
Eleanor regarda les alentours, espérant avoir de la compagnie...

Les jours à la Mystery étaient de plus en plus court. J'avais comme l'affreuse impression que tout s'accélérait, sans que l'on ne puisse rien y faire. C'est pourquoi je n'allais pas en cours. J'avais envie de profiter des jours ensoleillés que nous offrait la saison, en général capricieuse. C'est pourquoi aujourd'hui je me promenais dans le parc. C'était un lieu dans lequel j'aimais aller avec Line. Line... A la pensé de son nom mon coeur eu un raté. Je souris. Une telle euphorie ne m'avait jamais entrent le coeur ainsi auparavant. J'étais heureux, même plus, et rien n'y personne ne pouvait m'enlever ce bonheur. C'était fantastique. Quelque chose d'exceptionnel. Je passais le plus clair de mon temps avec elle, mais aujourd'hui elle semblait préférer la présence de Sidney. C'est bien. Il fallait qu'elle garde cette chose si spéciale qui la liait à sa cousine. J'aurais adoré avoir un tel lien avec quelqu'un. Mais au final, mis à part mon âme soeur, je n'avais été proche que d'une personne. Mon père. Le seul qui me comprenait. Parce qu'il partageait mon don. Parce qu'il savait ce que cela signifiait. DOuleur, pleure, rire, mais par dessus tout Mensonges. Je haïssais ce mot, tout comme je me haïssais parfois d'être né pour le porter, telle une étiquette. Il était en moi. La vérité, avec moi, était presque impossible à vivre. Et comme toujours quand je m'enfonçais sur ce chemin la de mes pensés, je me souvenais de ce que j'avais fait. Cindy... Je me refusais de prononcer son nom. OU encore de me rappeler son visage, mais parfois, j'avais l'impression que le fantôme de son souvenir me pourchassait. Mes cauchemars ses derniers temps étaient plus que réels. C'était comme si, Elle ne voulait pas que je sois heureux, amoureux d'une autre. C'était horrible. Dans ces rêves, elle me regardait, j'étais nu sous ses yeux. Elle avait un air dubitatif. J'étais toujours pétrifié. Jusqu'à ce que sa haine me transperce comme un lame, et que je tente de l'atténuer. Mais rien à faire, mon pouvoir ne fonctionnait pas. Alors elle me foudroyait de son regard de braise et me murmurait ces mots.

<< Ce sera bientôt terminer... alors il ne restera plus que la solitude et la douleur...>>

Je me réveillais alors en sursaut, et ne fermais plus l'oeil de la nuit. Cela depuis une semaine, sans intteruptions. J'étais pour ainsi dire, crevé. Alors je venais ici, pour me ressourcer, et profiter de la beauté de la vie, puisque celle des rêves m'avait abandonnée. C'est alors que je la vis. La directrice. Eleanor Bridge. A cette instant j'hésitais. Je repensais subitement ce que nous avions prévu pour le soir. Et je ne voulais pas me trahir. Je ne voulais surtout pas que la directrice apprenne que nous nous apprêtions à faire une petite escapade dans les bois cette nuit. Mais partir repartir sur mes pas aurait semblé encore plus suspect. Elle m'aperçut. Je ne pouvais pas rester planter la comme un abruti. Alors je m'approchais d'elle, un sourire aimable sur le visage. Alors, seulement maintenant, je sentis sa solitude. Son envie de compagnie, et sa peine. Mon visage devint inquiet. J'arrivais à quelques mètres d'elle. Et la salua d'une voix douce.

- Bonjour Madame Bridge. Est ce que tout va bien ?

Sous entendu, je sais très bien que quelque chose ne va pas. Est ce que vous avez besoin de parler ?

Eleanor était toujours perdue dans son univers, un air apitoyé sur le visage, tel un chien malheureux. Elle pensait sans cesse à sa fille... Elle savait que plus tard, Sidney lui ressemblerait comme deux gouttes d'eau, mais pour le moment, elle avait plus le caractère de son père et cela l'inquiétait fort. Les seules choses pour l'instant que Sidney avait hérité de sa mère était sa beauté, sa pointe de douceur, son attention envers les autres et sa sociabilité. Tout le reste appartenait à son père, en soulignant fortement les défauts. Alors qu'elle restait plongée dans sa solitude, Eleanor aperçut Steve Down. Elle lui fit un petit sourire. Il était vraiment beau garçon, très charmant, très poli avec les adultes, ses parents pouvaient être fier, mais elle savait qu'il n'était certainement pas aussi innocent que cela, c'était un jeune, inutile de croire que c'était un ange ou un élève modèle. Lorsqu'il lui adressa la parole, elle s'attendrit devant sa gentillesse. Elle tapota la place à côté d'elle comme pour l'inciter à s'assoir.

- Bonjour Steve.

Eleanor se tourna afin de pouvoir l'observer, toujours un petit sourire aux lèvres puis décida de répondre à sa question qui était empreinte d'inquiétude.

- Disons que les soucis et les tracas me préoccupent... Et toi vas-tu bien ?

Elle se souvint de l'avoir vu avec Line, sa nièce. Ils formaient un couple très attendrissant, chaque regard de Steve semblait empreint d'amour. Déjà à leur âge... Eleanor espérait qu'ils connaissaient les risques de l'amour, qu'ils savaient ce qu'ils faisaient... Elle soupira de plus belle à cette pensée. Elle avait également vu sa fille en compagnie du jeune homme, ils semblaient être de bons amis, proches, comme si ils partageaient un secret, c'était marrant. La directrice reprit la parole rapidement, dans le désir de parler.

- J'espère que tu veilles bien sur Line et Sidney. Si tu savais comme la Mystery est bien plus dangereuse qu'elle ne le laisse paraître. Je crains pour elles deux... En particulier pour Sidney que je connais mieux, j'ai si peur qu'elle devienne comme son père.

Voilà, elle l'avait dit ! Même si c'était à une élève, elle l'avait dit. "J'ai si peur qu'elle devienne comme son père"... Un homme mauvais, Sidney commençait sur la bonne voie, elle lui ressemblait tout à fait, elle était gentille mais très têtue et de plus, elle semblait sans cesse dépasser ses limites avec son don. Son père avait le même pouvoir, il manipulait les gens, les soumettait. Si jamais Sidney découvrait le secret, qui sait ce qui se passerait.

- Je suis désolée Steve de me confier ainsi à toi, disons que en tant que directrice, je n'ai pas toujours le loisir de me préoccuper d'autre chose que de mon boulot.

En l'entendant parler, on pouvait en conclure qu'elle n'avait aucun mal à s'adresser aux jeunes, elle les prenait pour des égaux, par pour des petits gosses qui ne savent rien. Surtout Steve Down, ce jeune homme semblait inciter les gens à se confier.

J'observais simplement la directrice. C'était étrange, contrairement au monde des humains, cette femme n'était pas vu comme un chef, un commandant. Elle était une femme à l'écoute de ses élèves, peut être plus humaine en un sens, que celles qui étaient normales. Elle me fit signe de m'assoir près d'elle, je m'exécutais. Elle avait des tracas ? Comme tout le monde, mais les siens me paraissaient alors plus étrange, plus mordant, plus dure à supporter. Je ne comprenais pas cette sensation. Après tout une directrice d'école, quel qu'elle soit, devait toujours faire à peu près la même chose. La paperasse, l'accueil des nouveaux, préparer les exam's, ou recruter des éducateurs. Mais la, j'avais la très nette impression qu'il y avait plus. Et ma curiosité me titilla. Je tentais de ne rien laissé paraitre. Lorsqu'elle me demanda si j'allais bien je répondis simplement avec un "Oui" sure. Alors, je l'écoutais attentivement. Elle m'avait vu avec les deux cousines, c'était sure. Elle me demanda de prendre soi d'elle, c'était une évidence. Jamais je ne laisserai les girl's faire des bêtises trop énormes. Ou alors oui, mais parce que je suis présent. Le fait qu'elle s'inquiète plus pour Sidney ne m'étonnait pas. Elle était sa fille, et même si Sid' haïssait sa mère, il était évident que cette dernière considérer sa fille comme quelqu'un d'exceptionnel. D'unique. Elle l'aimait, évidemment. Et je me demandais alors, pourquoi Barbie avait tant de haine envers le personnage. Ce n'était pas logique. Alors, Eleanor dit une chose qui retins mon attention. "...j'ai si peur qu'elle devienne comme son père.". Cette fois, je ne pus garder ma curiosité pour moi. Je fronçais les sourcils, tentant de comprendre le liant. Alors, je devinais que le don de Sidney ne venait pas de sa mère. Auquel cas, j'aurai déjà était viré... Bref... Il lui venait de son père, tout comme moi. Alors, suivant le fil de mon raisonnement, je comprenais que la colère de Sidney devait être liée à son père, plus qu'à sa mère elle même. Ce devait être lui, le point de départ... Je ne partis pas plus loin dans mes réflexions, car la directrice me demanda de lui pardonner. Je lui souris, ce fameux sourire en coin qui faisait fondre Line.

- Je vous en pris. Ce n'est rien. Je vous promet de prendre soin des cousines, mais je crois pouvoir dire, qu'elles veuillent déjà l'une sur l'autre. Et les dangers de cette école, ne les terrifies pas plus que cela...

Ce qui pouvait me poussait à rester le plus souvent possible avec elle. Contrairement à Eleanor, je ne m'inquiétais nullement pour Sidney. Elle avait une manière de faire, de penser qui était tout à fait unique. Elle ne se laissait pas porter par ses sentiments, même violents, ce que je n'avais jusqu'à lors, jamais vu. Elle arrivait à garder une certaine distance. De ne pas s'énerver tout de suite. Elle positivait aussi énormément les choses. Non... Décidément, je ne pensais pas que Sidney risquait beaucoup, tout du moins pas autant que le pensait sa mère. A moins qu'elle ne cache certaine choses.... Ce qui semblait être le cas. J'hésitais à l'inciter à me confier son secret. Peut être que je préférais ne pas être au courant. Même très certainement.

- Très sincèrement, je pense que Sidney est plus forte qu'elle ne le laisse paraitre. Plus intelligente aussi. Elle est... Fascinante, dans sa façon de ressentir les choses. Ses réactions sont parfois très... étranges.

Alors, cela me menait à m'interroger sur mon don. Je ressentais, et identifiais de mieux en mieux les sentiments des autres. Mais je n'avais utiliser mon pouvoir que rarement depuis le début. Et dés que je tentais de contrôler quelqu'un totalement, je n'y arrivais pas. Chose qui ne m'étais jamais arrivé. J'avais en général un bon contrôle de mon pouvoir, mais aujourd'hui il me faisait défaut. Cela m'effrayait... J'avais la mauvaise impression que quelque chose me retenait. Et j'avais peur aussi de perdre le contrôle.

- Madame, je peux vous poser une question ? Ces derniers temps, j'ai du mal à maitriser mon don. Il me fait défaut de plus en plus souvent, et j'ai peur de ne pas me maitriser assez. Depuis que je suis avec Line, je découvre des émotions plus puissante que jamais, et je me fatigue extrêmement vite... Est ce que c'est "normal" ?

Je ne savais pas si la question était bien posée. Mais je ne voulait en aucun cas mettre ma douce en danger. Et s'il fallait que je m'éloigne d'elle un moment pour cela, alors autant que je mis prépare avant...

Selon la mine de Steve, Eleanor pouvait en déduire qu'elle lui avait donné de quoi réfléchir. C'est vrai qu'elle jouait à un jeu dangereux en se confiant ainsi mais elle devait parler, elle saurait taire ce qu'il fallait et dire ce qui n'était pas nécessairement à garder mais qui n'était pas non plus innocent. Eleanor ne se sentait pas stupide de parler ainsi à un élève, au contraire, elle était fier de pouvoir parler à Steve comme à un adulte, ça faisait du bien de ne plus s'adresser qu'aux personnels. Les paroles du jeune homme la laissèrent de marbre. Il ne savait pas ce qu'il y avait comme danger... Certains élèves croyaient tout savoir de la Mystery, comme Sidney avec la forêt, mais en réalité, il ignorait tout. Elle se tourna vers Steve avec un regard glacé, comme un mauvais présage.

- Mais connaissent-elles réellement tous les dangers ? Et toi Steve ?

Elle le laissa méditer ces paroles pendant un moment, sans plus aucun sourire, plutôt toujours cette mine dépitée et... Effrayée. Eleanor craignait réellement ce qui se passerait dans son école. Les compliments qui fusèrent de la bouche de Steve sur sa fille lui tirèrent un bref petit sourire puis elle répondit.

- Tu as raison. Elle est comme son père à son âge. Sociable, intelligente, appréciée par les autres, ouverte, parfois spéciale dans sa manière d'agir et penser - comme sa tendance à se balader avec des armes depuis qu'elle a pratiqué les arts martiaux -, toujours à enfreindre le règlement avec ses amis, toujours liée profondément à certaines personnes, ... Mais son père, aussi charmant et aussi agréable fût-il, n'est pas resté ce personnage. Vois-tu Steve, les gens changent parfois totalement, qu'on le veuille ou non. Tant qu'à Line, je ne la connais pas assez néanmoins, je sais que l'adolescence réveillent parfois certains souvenirs et certains désirs. Le fait qu'elle n'ait pas connu ses parents peut se révéler inquiétant mais je pense qu'elle a eu une vie heureuse avec sa famille d'accueil et qu'elle doit être assez intelligente pour ne pas se soucier du passé pourtant... Qui sait ?

Eleanor ne savait pas si le jeune homme connaissait le passé de sa petite amie et n'avait pas réfléchit au fait de le lui révéler. L'image de Line, petite, la fit sourire. Elle la trouvait si charmante, si mystérieuse, elle avait un aura si exceptionnel. Mais ce que Steve et Line devaient ignorer, c'est que Eleanor connaissait les origines de la jeune Clark... Quels seraient les conséquences de ce terrible secret ? Elle en frissonna rien que en y pensant. Le sujet que Steve venait d'entamer réveillèrent une nouvelle fois ses préoccupations principales. Son expression se troubla mais elle se reprit vite et répondit.

- Oui. Continue à apprendre à contrôler ton don, cela s'arrangera avec de l'entraînement, mais n'oublie pas. Abuser de son don n'est pas la meilleure solution.

Elle ne regardait plus le jeune homme. Elle devait éviter ce sujet... Si il commençait à comprendre ce qui lui arrivait réellement comme les autres élèves, si il découvrait... Ce serait terrible, pas seulement pour l'école, mais également pour les mortels qui se trouvaient en dehors de la Mystery. Avait-elle employé le mot "mortels" ? Oui, c'était en effet le mort correct.

La colère qu'engendra mes mots me laissèrent de marbre. C'était ce que je craignais, la directrice n'avait que confirmer mes idées. Il y avait quelque chose ici, plus dangereux que ce que l'on pourrait croire. Quelque chose dont l'existence n'était connu apparemment que de la directrice. Une chose qui l'effrayait elle aussi. Je me demandais ce que cela pouvait être. Dans un même temps, elle affirma mes opinions sur Sid'. Je ne dis rien. Je savais déjà beaucoup de chose sur la jeune fille, sans que pour autant j'eus besoin de passer beaucoup de temps avec elle. Par contre les révélations qu'elle me fit au sujet de Line me bouleversèrent. Mon regard ce fit presque choqué. Elle ne m'en avait rien dit, aussi depuis le début de notre relation nous n'avions pas beaucoup parlé de nos passés communs -entre deux baisers. Mais j'avouais que maintenant je le regrettais. Je n'entendais pas ce qu'elle me dit ensuite. J'étais profondément enfui dans mes pensées, qui se firent obscures. Line avait été adoptée, j'avais du mal à le croire. Lorsque je la voyais en compagnie de Sidney, il était dure de croire déjà qu'elle était cousine et non soeurs. Mais penser qu'elles pouvaient n'avoir aucun liens réels, génétiques, c'était troublant. Je gardais le regard vide, tentant de comprendre si j'étais énervé et triste d'avoir eu ces informations sur ma douce. Le fait qu'elle ne m'en avait pas parlé me frustrait beaucoup. En la voyant si heureuse, si optimiste, jamais je n'aurais pu croire qu'elle ne connaissait rien de ses parents, de ses origines, ou même de son propre nom. Je compris alors que Clark était le nom de la famille qui du l'avoir accueillie, sachant qu'il était aussi celui d'un autre élève. Je gardais le silence longtemps, repassant ses mots en boucle dans mon esprit. J'étais perturbé, vraiment. Je n'arrivait presque pas à y croire, et me promis d'en parler avec elle plus en avant. Peut être même aurais je alors le courage de lui dire ce que j'avais fait de mon coté. CHose que je devais faire depuis un moment. Mais j'avais peur de la perdre, de lui faire peur, si elle apprenait ce que mon pouvoir me permettait de faire. Ce qui m'amena à parler de mon don. La directrice me répondis d'une voix qui se voulait sure, mais ses émotions étaient hésitantes. Apparemment je m'étais avancé sur un terrain glissant pour elle. J'avais été trop troublé pour sonder ses émotions lors de mon "absence", mais maintenant, je sus avec certitude qu'elle cachait bel et bien quelque chose. En rapport avec l'école, nos dons, et le fait que son nom soit la "Mystery". Je ne savais pas si mes parents savaient. Certainement pas. Je regardais alors la directrice avec des yeux un peu trop sévère à mon goût. Si mes parents avaient su qu'il se cachait quelque chose d'atroce et d'obscure entre ces murs, ils ne m'auraient pas envoyé ici.

Seriez vous capable de mettre vos élèves en danger ? Madame...

Je ne me voulais pas trop énervé, mais je l'étais, et arrivais difficilement à contrôle le ton de ma voix. Mais le fait d'imaginer qu'elle pouvait mettre les élèves de cette école, sa propre fille, en danger me mettais en rage. Sa fille qu'elle disait tant aimer. Serait il possible qu'elle prenne le risque de la perdre... ?

Plusieurs émotions bouillonnèrent en Steve, Eleanor pouvait le voir passer sur son visage et le sentir, ayant l'habitude de parler aux autres et de devoir être compréhensible et à l'écoute des élèves. L'étonnement. Effroi. Réflexion. Et puis colère... Steve comprenait que tout ne tournait pas rond dans cette école, Eleanor en était parfaitement consciente et n'en éprouvait que plus de crainte, néanmoins, elle savait qu'ils découvriraient et le jeune Down était son espoir de sauver l'affaire. C'était un jeune homme intelligent, mature, elle mettait ses espoirs sur lui, l'ayant lui aussi observer longuement, ce qu'elle faisait toujours auprès de ses élèves. Même si elle portait une attention plus proche à sa fille... Son père. Aaron. Ce prénom provoqua un sensation de déchirement chez Eleanor qui eut envie de pleurer, une nouvelle fois, comme elle avait tendance à le faire chaque fois qu'elle y pensait. L'homme de sa vie... Un criminel. Désormais un inconnu pour elle. Et si il revenait à la Mystery ? Ce serait terrible. Si jamais il voyait Sidney, ce serait affreux... L'influence qu'il aurait sur elle serait affreuse. Un monstre. Il détruirait sa fille. Pourquoi était-elle tombée amoureuse de cet homme qui ne faisait désormais que répandre le malheur ? Les sentiments ne se contrôlent pas... La directrice avait une certitude à propos de Sidney : elle serait dans les premières à découvrir le secret. C'était bien cela le problème. Comme son père, elle aimait les mystères, l'aventure et le danger, elle n'hésiterait pas une seconde à pénétrer dans le centre du monde magique de la Mystery School.
La jeune femme à la longue chevelure blonde se sentit toujours aussi mal, peut-être pire. Elle se tourna vers Steve avec les yeux brillants de tristesse, il était énervé, certainement de savoir qu'une directrice pouvait laisser ses élèves en danger. Comment pouvait-il croire qu'elle ne faisait rien ? Mais en même temps, elle ne pouvait pas agir personnellement, elle devait être discrète néanmoins, la crainte montait en elle de plus en plus fort, surtout que le jour où tout démarrerait approchait à grand pas. Sa réponse envers Steve se fit sèche.

- Un élève ne se permet pas de me parler ainsi, Steve Down. Mes élèves sont en danger, mais qui dit que je ne fais rien ? Qui dit que je reste invisible dans ce qui se passe dans mon école ?

Eleanor le fusilla du regard puis elle s'adoucit, en pensant qu'il avait le droit d'être en colère.

- Je ne peux pas contrôler ce qui va arriver... Ça arrivera, c'est certain. Tant qu'à toi, tu dois être fort face aux dangers de la Mystery, tu es mon seul espoir pour l'instant, Steve. Tu as un gros potentiel, tu es exceptionnel, comme les autres, mais malgré tes erreurs du passé, désormais, tu peux tout changer, te changer. Devenir quelque de meilleur en agissant de la bonne manière.

Les sous-entendus fusaient des lèvres d'Eleanor Bridge, faisant comprendre qu'il devrait essayer d'arranger la situation, de rester du bon côté, de ne pas se laisser emmener par cette vague dangereuse, de faire attention à ses amis, à Sidney, à Line, de rester fort quoiqu'il arrive, ...

Je ne voulais pas que ma remarque soit aussi mal prise. Bon, j'avoue que je l'avais un peu cherché. Ça m'apprendra à me montrer aussi téméraire. La réaction aussi violente de la directrice n'aurait pas du autant m'étonner. Mais je me retrouvais soudainement honteux. Je baissais le visage au sol, en total soumission, et soupira plusieurs fois. La voix d'Eleanor se fit alors plus douce. Je relevais instantanément les yeux, et écouta attentivement ce qu'elle me disait. Je ne comprenais pas les mots qui traversaient ses lèvres. Ils semblaient avoir une signification, mais pour moi étaient quasiment vide de sens. Je ne pouvais pas les comprendre. Ils n'arrivaient pas à me dévoiler leur sous entendus. Je ne pouvais savoir de quoi elle parlait. Et cela m'inquiéta directement. Je la dévisageais longtemps, très longtemps. Tentant de trouver quelque chose, n'importe quoi susceptible de me mettre sur la voie. De me dire ce que je devais en penser. Si je devais être totalement tétanisais ou alors fier d'être ainsi vu par la directrice de l'école. J'étais son seul espoir. Contre quoi ? Qu'était mon rôle dans ses secrets ? Quelle place j'allais jouer dans cette histoire ? C'était inquiétant, vraiment. Surtout que je détestait le ton par lequel elle c'était adressé à moi. Je décidais de reprendre la parole au bout d'un instant. Réfléchir à voix haute m'aidera peut être.

Je suis désole. Je ne voulais pas dire que vous... enfin si c'est très exactement ce que je voulais dire. Mais comment est ce que j'aurais pu analyser autrement la... Crainte que vous ressentez. Vous semblez ne pas avoir de contrôle. Vous êtes apeurée.

Ma voix n'était qu'un murmure. Il est vrai que je ressentais cette crainte chez la directrice. Peut être que le danger était réel, il devait l'être. Aucun doute la dessus. Mais alors pourquoi est ce qu'elle restait la ? Comment est ce qu'elle luttait contre cela. Alors qu'elle avait peur. Comment combattait elle cela ? Je me le demandais. Je tentais de comprendre. Je ne savais pas. J'étais ignorant. Mais quelque chose me disait que je comprendrais en temps voulu.

e ne sais pas ce que vous attendez de moi. Et vous promettre d'être fort alors que je suis aussi ignorant me parait être hypocrite.

Je grimaçais. Je changeais. Je voulais être meilleur. Et faire des promesses que je ne suis pas sur de pouvoir tenir n'était pas vraiment la meilleur manière que j'avais d'être plus fort.

Mais vous ne pouvez rien me dire, n'est ce pas ? Est ce que c'est un secret aussi dangereux que cela, que vous refusiez d'en dire plus ?

Eleanor constata que le jeune Down se calmait à ses côtés, semblant réfléchir, s'inquiéter sur la suite d'événements et la directrice le laissa faire, jugeant bon de le laisser penser à tout cela. Elle attendit patiemment qu'il eut fini de se poser des questions et lorsqu'elle entendit ses réponses face à ce que la directrice avait dit, un sourire fin se dessina sur les lèvres de la dame Bridge. C'était si agréable d'avoir un tel personnage à ses côtés, élève ou pas, Steve faisait preuve de maturité et semblait être une personne emprise de sagesse. Mais tout le monde sait que tout le monde peut changer à tout moment... Ce fut avec un soupir qu'elle accueillit cette pensée pessimiste. Eleanor le regarda et acquiesca d'un signe de tête lorsqu'il parla de son tracas à elle. Et si compréhensif en plus..

- En effet, Steve, je crains ce qui va arriver mais qui n'aurait pas peur ? Bien sûr, tu ne vois pas de quoi je parle donc tu ne sais pas si c'est normal ou pas d'être craintif envers la situation qui va bientôt s'imposer.

Ses paroles suivantes ne firent que, de plus belle, réjouir Eleanor. En plus de cela, il était franc. Oui, elle pouvait placer ses espoirs en lui, du moins, elle l'espèrait. La dame Bridge le regarda mais ne répondit pas. Qu'aurait-elle pu répondre ? Rien. Steve Down, ce personnage lui avait plu dès qu'elle avait posé les yeux dessus, rien que son don était un sacré potentiel. Il promettait ce jeune homme, maintenant fallait-il qu'il trouve sa voix. Eleanor avait tendance à être vite éprise de certains élèves, comme ce qui arrivait avec Steve. Ce qu'il dit ensuite, refroidit légérement la femme qui reprit son sérieux, arrêtant de poser des yeux emplis de douceur et d'admiration envers un de ses élèves.

- Ce n'est pas que je ne veux pas. C'est que je ne peux pas. Cela est contraire au code des...

Elle avait failli dire le mot. Immortels. Ce mot qui auraient pu fort intriguer le jeune Down. Immortel ? Que cela signifiait-il au juste ? La vie éternelle ? Des pouvoirs ? Eleanor décida de clore ces questions dont elles connaissaient les réponses par coeur.

- Cela est contraire au code de toutes personnes ayant acquis pleinement son don, c'est-à-dire qu'il le contrôle.

Bon, elle l'avait formulé d'une autre manière qui était à peu près juste.

- Mais je peux te dire une chose, tu devras y prendre garde et essayer de ton mieux de respecter ce que je vais te dire.

Eleanor posa ses mains sur les épaules de Steve Down et enfonca ses yeux bleus/verts dans ceux de l'élève, montrant que ce qu'elle allait dire était important mais ce dont elle ne se doutait pas, c'est que le soir-même, les élèves comptaient désobéir à cet ordre capital et Steve n'allait pas annuler tout cela, au contraire.

- N'allez pas dans la forêt !

L'hésitation ternissait les traits de la directrice. Je la regardais, les sourcils froncés, tentant de déchiffrer les sous entendus qu'elle multipliait. Les codes de... Qui ? Qui étaient les meneurs de jeu. L'origine de ce monde parallèle à une réalité que nous avions tous gouté. Une réalité qui n'était pas la notre. Qui nous avait briser de cette manière si peu commune. Qui nous avait donné cette allée à l'école, et avait omis de prévenir du non retour. Car nous ne pouvions sortir d'ici en un seul morceau. Jamais nous ne reverrons le monde tel que nous pensions l'avoir laissé. Jamais plus nous ne verrons les choses comme avant. Jamais plus nous ne gouterons à cette liberté à l'ombre ignorante. Jamais... Jamais... Et cela me convenait tout à fait. je n'aimais pas le monde des humains. Je n'aimais pas ce que j'étais, quitte à me haïr parfois. Je ne voulais pas retourner vers ces humains si ignorants et stupides. Naïfs... Faibles... Comme nous. Je ne voulais pas me comparer à eux. Mais je ne pouvais faire autrement. Aussi, je voulais savoir qui était derrière tout cela. Qui terrorisait notre directrice. Qui tiré les ficelles de ce grand spectacle. Étions nous des pièces, ou des marionnettes ? Nous n'avions pas notre mot à dire dans cette affaire. Était il possible que nous poussions échanger les rôles. Je n'hésiterai pas à le faire. Je pouvais... Je devais pouvoir changer les choses. Renverser le roi et prendre sa place dans le jeu. Je me devais de le faire.

La directrice me sortit de mes pensés en empoignant mes épaules avec une hargne que je n'avais pas vu chez elle. Jamais. Ne pas aller dans la foret... Je regardais des les yeux de la jeune femme, avec un étonnement que j'étais loin de ressentir. Non, ce n'était pas la surprise qui faisait vibrer mon cœur avec une tel intensité. Non. C'était autre chose. De plus vivant encore. L'adrénaline coula dans mon sang, et les battements de ma vie résonnèrent dans ma tête. Je ne pus répondre tout de suite à l'odre de la directrice. Ma tête se remplit de pensés horriblement attrayante. Une envie folle de savoir. Une envie de vivre, que je n'avais jamais ressentit avec une telle intensité. La curiosité s'éprit de mon être, et je ne pouvais aller contre. Je vibrait dans ses bras si lourd. J'enlaçais sa pureté et sa vivacité. Je me laissais aller à la vouloir. La curiosité. C'était un sentiment étrange. Parfois faussé. Le plus souvent ressentit à petit échelle. Une petite excitation, passagère, éphémère. Mais j'étais autre qu'humain. J'étais plus. Je vivais pour ressentir. Je vivais pour être vibrant d'émotions divers. Ma curiosité était autre que la leur. Je la connaissais mieux que quiconque. Elle me donna le tournis. Et je dus reprendre pied. Je voulais aller en foret. Je voulais savoir pourquoi elle ne voulait pas que j'y aille. Je voulais savoir ce qui s'y cachait. Je voulais savoir. Rien de plus. Mais c'était déjà trop. J'eus alors peur que mes traits m'est trahis. Je repris contenance. Et regarda la directrice avec amusement.

Comment voudriez vous que j'y accede avec tout ces éducateurs qui rodent ? Ce serait du suicide.

Je ris. Un faux rire, mais je n'étais pas sure qu'elle puisse le voir. J'étais bon pour jouer la comédie. Parce que je savais.. Tout simplement... Je savais... Mais je voulais toujours plus. Ce soir, nous irons dans la foret. Ce soir, je changerai notre histoire. Et rien ne pourra m'en empécher...

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