Why Me... ? {_Sidney.

En tailleur par terre, le dos appuyé contre le tronc d'un vieux chêne, les yeux clos, j'essaie de vider mon esprit. Serrant légèrement mes mains contre mes genoux, je frissonne à la légère brise de vent, qui vient balayer mes cheveux en arrière. En vérité, j'essaie d'oublier ce bourdonnement in cessant dans ma tête. J'ai l'impression qu'elle va exploser... Une grimace fend mon visage à l'allure pourtant si calme. Pendant une fraction de secondes, j'aimerais pouvoir oublier... Oublier tout ce qui constitue ma pauvre vie... Une mère dépressive qui a fait une tentative de suicide alors que j'avais dix ans et, une petite... Enfin, ex-petite amie, qui à présent me regarde de là haut... Sans parler de ce fameux don ! J'aimerais tellement l'extirper de moi, le donner à quelqu'un d'autres... J'en ai marre ! Marre d'être poursuivis par des morts, ou encore de faire des cauchemars atroces. Est ce qu'un jour enfin j'aurais une vie normale... ? Je soupire bruyamment... Bien sur que non... Je suis condamnée à vivre plongée dans cette peine insoutenable... C'est surement pour cette raison que je profite de chaque agréables moments comme si c'était le dernier... Quand j'y pense, quel dilemme de voir des morts, quand on est tétanisée par la seule pensée du mot "Mort". Oui, c'est comme on dit "ma plus grande peur"... Tout le monde en est effrayée, je le sais bien, mais moi... Elle hante chaque jours de ma vie, comme si elle planait sur moi, avant de s'abattre quand je ne m'y attendrais pas... Pourquoi m'obsède t-elle à ce point... ? Je ne sais pas... Je sais simplement que c'est depuis la mort de Ella... Je suis consciente que je n'ai toujours pas fais mon deuil... Je ne sais pas quand je le ferais... A vrai dire, je ne suis même pas sur d'en avoir envie... Faire son deuil c'est oublier en quelques sorte... passer à autre chose... Et moi, ne veux la garder... La garder pour toujours dans mes pensées et près de moi... Parce que personne... Oh grand dieux non, personne ne prendre sa place... Jamais...

Je rouvre les paupières. Les quelques rayons rougeâtre du couchée de soleil viennent m'éblouir la vue. Je fronce légèrement les sourcils et me lèvre mollement. J'étire longuement mes muscles endoloris d'être restés trop longtemps dans la même position. Je lance un dernier regard vers l'endroit où j'étais assise, et reprend lentement le chemin de ma chambre. En passant devant la fontaine, je remarque qu'une jeune femme y est assise. Son visage incroyablement pâle et ses yeux extrêmement cernés, par la fatigue, la peine ou je ne sais quoi, me lance un énorme frisson glacial dans le dos. Inutile qu'elle me parle, je sais qu'elle est décédée... Mon réflex est de plaquer mes cheveux sur le côté de mon visage et de passer près d'elle ni vue ni connue... Mais au dernier moment, je me tourne vers elle. Je laisse échapper un bruyant soupire. Après mainte hésitation, je m'approche de la fontaine, pour m'assoir près d'elle. Inconsciemment, mon regard se pose dans l'eau clair, et je constate que son image ne s'y reflète pas. Je me mords la lèvre inférieur, osant lever les yeux vers son visage, qui d'ailleurs semble vidé de tout émotions. J'avale difficilement ma salive, et ose poser une main sur la sienne. Une sensation glacé m'envahit, pourtant je ne sens pas sa peau. A ce moment là, elle parait avoir remarqué ma présence. Quelques larmes ruissèlent le long de ses joues.
« V... Vous... Vous me voyez... ? »
Une boule douloureuse se forme dans le fond de ma gorge, tandis que mon cœur se serre dans ma poitrine. Je secoue mollement la tête, en guise d'une réponse positive.

Oui...

Impuissante, je l'observe fondre en sanglots. Elle parait soulagée que je la vois... C'est bien la seule morte qui ne tente pas de m'effrayer... J'inspire profondément et au moment où j'allais dire quelque chose, je la vois ouvrir la bouche.
« Sachez qu'elle vous aime... et que rien ne pourra détruire son amour, même pas le mort... Elle est toujours près de vous... »
Puis, elle disparait... Je reste là, sans bouger, sans parler... Je suis trop surprise, trop... trop tellement de choses à la fois que mes pensées se bousculent à vitesse folle dans ma tête... Finalement, des larmes commencent à couler et je pose une main contre mes lèvres... Mon dieu... Je lève un regard vers le ciel, avant d'hurler "Ella", comme si elle pouvait me répondre...

Les nouveaux. Tous avaient rapidement remplis les murs de la Mystery School au plus grand bonheur de Sidney qui adorait rencontrer de nouvelles personnes et savoir qu'ils n'étaient pas seule dans cet immense château. Elle sourit en pensant qu'elle tomberait certainement sur un nouveau. C'est pour cela, que au lever, elle s'habilla délicatement, mettant une jolie robe rouge, cette couleur lui allant parfaitement, mit des sandales noires puis se saisit d'un petit pull afin de se protéger de la brise fraîche de la journée. Sidney était le genre de filles à ne pas connaître le forid, elle ne le ressentait pas. N'avez-vous jamais croisé une fille qui s'habillait comme en été alors qu'on était en hiver et que vous vous demandiez comment n'avait-elle pas froid ? £Sidney est de ces filles qu'on regarde de travers à cause de cela. Mais cela ne faisait que renforcer son apparence de poupée barbie... Elle ne se donnait pas une apparence, c'est juse que cela correspondait iben à sa personnalité de grande bavarde, sociable et très ouverte. La matinée passa rapidement tandis qu'elle véhiculait dans les couloirs, n'ayant encore jamais assisté aux cours malgré qu'elle soit là depuis plus longtemps que les premières. Elle séchait donc inlassablement et à midi, elle vit de nombreux nouveaux visages à la cafétaria et discuta briévement avec certains d'entre eux. L'après-midi, toujours du séchage... Elle décida d'aller vers un endroit qui était souvent utiliser comme lieu de rendez-vous pour les tourtereaux.
Sidney croyait qu'elle serait seule mais sur ce point-là, elle se trompa fortement... Alors qu'elle pénétrait dans les lieux, des pensées l'aissailirent brusquement, mais surtout des images... Désespoir. Tritesse. Aide. Cri. Ce dernier fit sursauter la jeune Bridge qui dirigea ses prunelles noisettes vers la provenance de ce hurlement douloureux. Elle apercut une jolie jeune fille, certainement du même âge qu'elle, mais qui ne semblait pas connaître le bonheur. Le prénom Ella clignotait dans la tête de Sidney, son don captant toujours les pensées les plus importantes des gens qui l'entouraient. La personne assise sur ce banc semblait soufrir, et apparament, ne voulait pas de son don qui était de parler avec les morts. Oh oui... Sidney s'en souvint ! Elle avait également lu son dossier dans le bureau de sa mère qui était la directrice de la Mystery. Sady Wilson. Se dirigeant vers celle-ci, elle s'assit à ses côtés, pas sûre que Sady avait apercu sa présence...
Sidney posa sa main sur la sienne, comme Sady l'avait fait avec la décédée quelques minutes auparavant puis prit la parole d'une voix douce et caressante.

- Pourquoi tous le sgens de la Mystery ont, la plupart du temps, déjà subit la souffrance ?

Cette question était clignotante à la Mystery. Sidney pouvait dire que 90 pourcent des élèves avaient souffert dans le passé. Normal dans un certain sens... Ils étaient exceptionnels, unique et les mortels n'aimaient pas les gens différents d'eux. A croire que les Msiens et Msiennes avaient la poisse.

- Sady... Je ne connais pas ton passé mais concernant ton don, tu dois l'accepter. Si tu savais la chance que tu as... Tu peux t'en servir, apprendre à le contrôler et le mettre à ton profit.

C'était vrai. La Mystery School avait été créé pour aider les gens ayant des dons. Mais Sidney se sentitstupide de lui dire cela alors qu'elle-même n'allait jamais aux cours pour apprendre à maîtriser son don. Cependant, le pouvoir de Sady devait être plus lourd à porter que le sien. Communiquer avec les morts n'est pas rien...

- Je ne sais qu'on ne se connaît pas, mais si tu as besoin de parler, j'ai tout mon temps.

Je suis partagée... partagée entre la joie, le bonheur de savoir qu'elle me regarde, qu'elle veille sur moi et qu'elle m'aimera éternellement et la douleur, la douleur de savoir ça et de ne pas pouvoir la voir, ou la prendre dans mes bras. J'aimerais tellement... Rien qu'une dernière fois, la serrer contre moi... Je crois que c'est seulement de cette façon que j'arriverai à faire mon deuil... Du moins, j'insiste bien sur le "je crois"... Je ferme les yeux. Je ne veux plus faire face à ce monde. Je veux disparaitre... disparaitre et ne jamais revenir. J'aimerais aller la rejoindre... Je serai bien là bas... là haut avec elle... à ses côtés... Je sais qu'on sera heureuse, même si ce n'est pas sur terre... Je veux aller la rejoindre... Mon dieu, donnez moi la force, le courage de faire peut être la plus grosse bêtise de toute ma vie... Mais non... Je sais que je n'aurai ni cette force, ni ce courage, pour oser en finir avec la vie, pour mettre fin à mes jours... Pourtant, c'est ce que je souhaite le plus au monde... Car de cette façon, je serai à ses côtés... Stupide don ! A quoi me sert-il si je ne peux même pas le voir ? Je ne demande pas grand chose... je veux simplement la voir une dernière fois... Merde à la fin ! Est ce qu'un jour mon vœux sera exaucé... ? Je mettrais ma main à couper que non... Je me mords la lèvre inférieur, essayant de retenir ce sanglot qui me brûle la gorge. Non... il faut que je sois forte... Oui, pour Ella, pour ma mère... De toute manière, c'est ce que je fais depuis le début... Je fais mine d'aller bien, de sourire, d'amuser la galerie, mais au fond, je fais simplement ce que l'on attend de moi... C'est à dire de continuer à vivre... Mais moi je ne vis pas, je survis...

Je sens une douce pression sur le dos de ma main. Le cœur battant la chamade, d'un espoir qui je sais est irréalisable, je sens une vague de bonheur m'envahir. Lorsque je rouvre les paupières, mon regard se pose sur une jeune femme aux yeux noisettes. Je ne dis rien. Ne bougeant pas, restant silencieuse, je fixe cette inconnue, qui fait preuve d'une incroyable douceur à mon égard, malgré le fait qu'on ne se connait pas. Surprise, mais touchée, je baisse un regard vers nos mains.
« Pourquoi tous les gens de la Mystery ont, la plupart du temps, déjà subit la souffrance ? »
J'hausse mollement les épaules à sa question. Comment pourrai-je savoir ? Et comment savoir si tous les étudiants de cet école ont également souffert. Mais, si elle l'affirme, c'est que cela doit être vrai. Et, je ne vois vraiment pas l'intérêt de mentir...
« Sady... Je ne connais pas ton passé mais concernant ton don, tu dois l'accepter. Si tu savais la chance que tu as... Tu peux t'en servir, apprendre à le contrôler et le mettre à ton profit. »
Fronçant les sourcils, je l'interroge du regard. Comment peut-elle savoir autant de choses à mon sujet, même si ce n'est pas grand chose. Je me surprend même à observer mon reflet dans l'eau clair, pour m'assurer que ce n'est pas écris sur mon front. Finalement, je secoue la tête. Je ne veux même pas savoir le pourquoi du comment... La jeune femme est douce et souriante, ce qui me réconforte un peu.
« Je ne sais qu'on ne se connaît pas, mais si tu as besoin de parler, j'ai tout mon temps. »
Un faible sourire me fend le visage. Je pose ma main sur celle de la jeune femme, qui est également appuyée sur la mienne. Je la serre légèrement, tout en plongeant un regard dans le sien. Les gens ici sont vraiment adorables... Bien sur, je me doute que tout le monde n'est pas ainsi... Mais, je n'ai fais que de belles rencontres depuis mon arrivée... Moi, qui m'étais jurée de garder ce caractère froid et impassible... Comment faire avec tant de bonté et de tendresse... ? Je soupire faiblement et réponds d'une voix tremblante :

Pourquoi l'accepter... ? Pourquoi est-se tombée sur moi... ? Je n'ai rien demandé... à personne... Je veux simplement qu'on me laisse en paix...

Finalement oui, sans même avoir besoin de lui répondre, je pense qu'elle a compris que j'acceptais de parler...

La perte d'une personne chère. Cela n'était pas totalement inconnu aux yeux de Sidney Bridge. Un père qui part quand on est petite n'est pas toujours une chose facile... Les questions se posent toujours. Pourquoi ? A cause de moi ? Qui était-il ? En effet, elle était trop jeune quand il s'était sauvé pour avoir pu réellement le connaître. Sa mère disait toujours qu'elle lui ressemblait énormément mais lorsqu'elle prononcait ses mots, c'était toujours avec une once de tristesse dans le regard, comme si c'était une mauvaise chose de lui ressembler. Ou bien peut-être était-elle triste parce qu'il lui manquait. Aucune idée. De toute manière, Sidney se fichait fort bien de l'avis de sa mère, la relation entre mère et fille était des plus désastreuses. Pourquoi ? Parce que Sidney haissait les manies de sa mère, ses lecons de morales, le fait qu'elle ait laissé partir son père, la facon dont elle parlait de son père, toujours avec douleur et également haine, qu'elle ne se soit jamais occupé d'elle correctement, qu'elle la surveille sans cesse comme si elle allait devenir une méchante fifille, ... Sidney la haissait. Certaines personnes se demandaient comment on pouvait autant hair sa mère mais ils ne comprenaient pas que la situation familiale était pareille partout, bien au contraire. Bref... Il est vrai que ce n'était pas le même genre que Sady. Elle, avait perdu un être qu'elle aimait énormément...
L'amour. Chose si profonde... Elle avait donc aimé une femme ? Sidney avait toujours trouvé les relations entre femmes très touchantes, elle ne savait pas pourquoi, mais lui concernant, elle n'avait jamais été attiré par les femmes, elle avoue que lorsqu'elle avait 14 ans, elle s'était imaginé parfois sortir avec une fille, mais disons que c'était l'âge où vous vous transformez, vous vous cherchez pour enfin vous trouver... Surtout que pour Sidney Bridge, elle avait trouvé l'amour. Jesse Smith. La perfection réincarnée... Si beau, si magnifique, si charmant, si galant, si doux, si gentil, ... Elle avait eu le coup de foudre pour lui et ne cessait une seconde de penser à lui. Malheureusement c'était un éducateur et les choses ne se révéleraient pas si faciles...
L'étonnement de Sady face à ce que Sidney savait sur elle ne la surprit pas. Tous étaient souvent intrigué par cela et quelques minutes après, elle leur révélait son don avec un petit sourire en coin mais là, ce n'était pas le moment, pas du tout.

- Tous, nous n'avons rien demandé. Juste que le tien est plus dur à supporter mais tu pourrais tant faire avec... Nous sommes tous désignés pour avoir un avenir exceptionnel, maintenant faut-il pouvoir contrôler tout cela. Si c'est tomber sur toi, c'est soit le hasard soit que tes parents possédaient un don. Les miens en avaient. Ma mère est la directrice de cette école, mais ne t'inquiète, je suis pas du genre à balancer tout, bien au contraire.

La voyant toujours aussi peinée, Sidney l'entoura d'un bras, la pressant chaleureusement, la jeune Bridge étant souvent une jeune fille assez rassurante qui incitait les gens à se confier car elle-même était ouverte, gentille et pouvait se montrer très douce, ayant certainement hériter cette qualité de sa mère.

- Il faut apprendre à vivre avec son passé. J'avoue que c'est plus facile à dire que à faire mais bon...

Fixant le - je dois admettre - beau visage de la jeune femme face à moi, j'essaie de comprendre, comment peut-elle en savoir autant à mon sujet. Peut être était-elle médium, voyante ou.... je ne sais pas... Ça me perturbe un peu, parce que j'ai peur de penser un truc de travers... Penser... mais oui... comment pouvait-elle savoir que j'ai vécu des choses douloureuse... ? Ou encore mon don, comment pouvait-elle que je communique avec les morts... ? Alors, peut être que c'est ça... Peut être qu'elle peut lire dans mes pensées... ? Dans ce cas là, je ferai mieux de ne pas songer à n'importe quoi ou à n'importe qui... Ça serai trop embarrassant si elle peut écouter tous ce que je pense... Ça doit être marrant comme don en y réfléchissant bien, quoi que... ça doit engendrer de bons maux de tête... En tout cas... c'est mieux que de pouvoir communiquer avec des morts... Rien que cette pensée me fait frissonner... Je déteste ce pouvoir... Je le déteste ! Une petite pensée pour ma mère... Je la connais... si elle savait que je possédais cette faculté, elle m'aurait prit pour une folle et m'aurait surement envoyé dans un hôpital psychiatrique... D'ailleurs, pendant un moment j'ai bien cru que j'avais des hallucinations... Jusqu'à ce que je reçoive cette lettre... Enfin bref... C'est vrai que si je le lui avais confié mon secret, je serai à l'heure qu'il est en camisole de force... Aaah, je t'aime maman... Nos rapports ont toujours été très... bizarre... oui, c'est bien le mot qui convient... Déjà, elle a fait une tentative de suicide devant moi, alors que j'avais dix ans... et de plus, elle m'a ordonné de ne pas intervenir, de la laisser mourir... Bien évidemment, je ne l'ai pas écouté... J'ai simplement attendus qu'elle soit inconsciente... En fait, je crois qu'elle m'en veut de ne pas l'avoir laissé mourir... Mais, je ne pouvais pas... Pourquoi elle a fait ça... ? Par amour... En y pensant bien, je suis sur qu'elle ne voulait pas réellement mourir... Elle est chirurgien... un excellent chirurgien... Elle est qualifiée, talentueuse... Si vraiment elle avait voulu se tuer, elle se serait tranchée la carotide... de cette manière, elle serait morte en quelques secondes... Alors... je ne comprends pas pourquoi elle m'en veut, si elle ne voulait pas... Et puis merde ! Je soupire bruyamment. Il faut que j'arrête de me prendre la tête avec le passé... Surtout que... ça serai surtout à moi de lui en vouloir... enfin bon...

« Tous, nous n'avons rien demandé. Juste que le tien est plus dur à supporter mais tu pourrais tant faire avec... Nous sommes tous désignés pour avoir un avenir exceptionnel, maintenant faut-il pouvoir contrôler tout cela. Si c'est tomber sur toi, c'est soit le hasard soit que tes parents possédaient un don. Les miens en avaient. Ma mère est la directrice de cette école, mais ne t'inquiète, je suis pas du genre à balancer tout, bien au contraire. »
Je tourne un regard peinée vers l'eau clair de la fontaine. Je me doute que personne n'a rien demandé... Et puis, un avenir exceptionnel... ? Je ne suis pas vraiment certaine de penser de la même façon... Mes parents auraient peut être eu un don... ? Je ne me souviens pas d'avoir pu remarquer des évènements étranges... J'hausse mollement les épaules. Je la regarde de nouveau. Sa mère est la directrice ? Je lui ai parlé à mon arrivée... Juste quelques mots, mais c'est déjà ça... Je dois avouer que c'est une belle femme... J'ouvre de grands yeux. Merde... j'espère qu'elle ne m'a pas entendu... Je n'ai rien dis de mal dans un sens... Je soupire de nouveau. Je souris faiblement, lorsqu'elle passe son bras autour de mes épaules. Elle est vraiment adorable... J'effleure du bout de mes doigts sa joue, avant de remettre doucement quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille.

Un avenir exceptionnel... ? Je n'ai pas d'avenir... je suis sans avenir à vrai dire...

Je venais de le dire d'un ton assez ironique, en souriant. Ce n'est pas pour me faire plaindre. Au contraire, c'est seulement la réalité... et d'avoir un don ne me fait pas vraiment changer d'avis...
« Il faut apprendre à vivre avec son passé. J'avoue que c'est plus facile à dire que à faire mais bon... »
En effet, plus facile à dire qu'à faire... Enfin bon... J'essuie d'un revers de main ces quelques larmes qui venaient de couler sur mon visage. J'adresse un doux sourire à la jeune femme.

C'est pas évident... Surtout quand on s'obstine à vivre avec les fantômes de son passé...

Oui... les fantômes de mon passé... Parce que je vis avec la présence d'Ella chaque jours, chaque minutes... Je ferme les paupières, laissant échapper une légère grimace, puis regarde de nouveau la jeune femme.

A quoi me sert ce don, si je ne peux pas la voir...

dis-je intérieurement, en m'adressant à la jeune inconnue, pour savoir si elle peut m'entendre...

Comme chaque personne qu'elle rencontrait, Sady devina peu à pau son don. Fallait dire que Sidney n'était pas discrète ou plus précisément, elle ne cherchait pas à le cacher, au contraire, elle aimait l'exposer. Après tout, un pareil don ne devait pas être ignorer, il était d'ailleurs très utile même si elle se trouvait parfois blessée à force de l'exercer trop souvent. Sidney sourit en remarquant que Sady essayait de faire attention à ses pensées mais en vain, dévoilant une fois de plus une part de son histoire à son interlocutrice. La jeune Bridge se contenta d'écouter avec patiente... Sady ne semblait pas avoir eu un passé agréable. Cela n'était point difficile à deviner, conclut-elle par elle-même. Les paroles de Sidney causèrent quelques questions dans la tête de cette jeune fille attristée. Le bras que Sidney avait passé autour des épaules de Sady ne resta pas invisible... Sady effleura sa joue avec gentillesse et remit quelques mèches de cheveux derrière son oreille. La jeune Bridge savait que cette nouvelle renconre aimait les filles mais ce côté ne gênait en aucun cas Sidney, même si le fait de sortir avec une fille ne la tentait guère plus que cela, malgré qu'elle trouve l'affection fémininime agréable mais rien de tel que les gestes, l'attention, la beauté et le charme d'un homme. Néanmoins nous ne pouvions pas tous aimer le même sexe...
C'est donc sans gêne que Sidney recut le geste, lui rendant un sourire qui semblait l'encourager à être courageuse. Elle prit la jeune fille dans ses bras, posant une main sur son visage et appuyant son tête contre le creux de son épaule, essayant de la réconforter. C'était parfois marrant comme on s'attachait à certaines personnes. Comme avec Line, sa cousine. Comme avec Steve, son grand ami. Comme avec Jesse, son futur amoureux espèrait-elle. Comme avec Jenny, sa peste adorée. Et comme avec Sady ? A vrai dire, Sidney ressentait beaucoup d'affection pour ce nouveau personnage, elle avait envie de la protéger de la tristesse et de la souffrance, elle avait envie d'être une vraie amie pour elle.

- Nous avons tous un avenir...

Elle caressa le visage de Sady avec tendresse, comme si elle faisait partie de sa famille. l'allusion aux fantômes, elle n'y répondit pas. Mais la pensée qui résonna dans la tête de Sidney la fit sourire de plus belle. Futée...

- Pour répondre à ta question, oui je lis les pensées. Et tu la verras... Je te le promets, Sady.

Elle voulait tant la rassurer...

Les gestes doux de la jeune femme me rassure. Sa présence m'apaise en quelques sortes... Pourtant, je ne la connais pas et elle non plus d'ailleurs... Je suis agréablement surprise qu'elle se montre aussi tendre avec moi. Alors qu'elle me prend dans ses bras, je me réfugie contre elle, telle une enfant apeurée. Je ferme les yeux, inspirant longuement son parfum. Vu qu'elle lit dans les pensées, je me doute qu'elle a compris que j'étais attirée par les femmes. Et, je dois dire que ça me fait chaud au cœur que ça ne la gêne pas. C'est vrai, on ne sait pas toujours comment les gens peuvent réagir face à l'homosexualité... On est pas toujours accepté dans la société... et parfois même, ça peut effrayer... Alors, que la petite brune ne soit pas dérangée, ça me fait vraiment plaisir. C'est comme ça qu'on se rend compte si l'on a des vrai amis ou non... Mais... est ce qu'on est amie... ? Je ne sais pas... Elle me console, me prend dans ses bras, me rassure... Alors oui... Je pense qu'on est amie... J'aimerai beaucoup en réalité, que l'on soit amie... C'est bête mais, même si je sais qu'on ne se connait pas, je sens que je peux avoir une totale confiance en elle... Je sens que je peux compter sur elle... Et, elle pourra également compter sur moi et avoir une parfaite confiance en moi... Tout ce qu'elle m'apporte aujourd'hui, j'espère pouvoir lui rendre un jour... Bien que, je souhaite qu'elle ne soit jamais triste... Mais si jamais elle a besoin, je serai là... Comme elle aujourd'hui...
« Nous avons tous un avenir... »
J'hausse mollement les épaules. Peut être... Peut être que non... A vrai dire, je ne pense pas être destinée pour faire de grandes choses ou d'avoir un avenir hors du communs... Je suis simplement, quelqu'un de complètement banale... J'aurai tant aimé rendre ma mère fière en ayant une aussi belle carrière qu'elle... Mais, je n'y arriverai surement jamais...
Un fin sourire se dessine sur mon visage, alors qu'elle caresse mon visage, comme si on était de vieilles amies ou des membres de la même famille.
« Pour répondre à ta question, oui je lis les pensées. Et tu la verras... Je te le promets, Sady. »
J'aimerais tellement la croire... La voir... se serait vraiment... le plus merveilleux cadeau que pourrait me faire ce don... Mais, ça serait trop beau pour être vrai... Oui, trop beau pour être vrai...

J'aimerai tellement te croire...

Je plonge un regard reconnaissant et affectueux dans le sien, lui adressant un fin sourire. Je serre faiblement sa main dans la mienne... Elle est tellement gentille...

Sidney lâcha un soupir de soulagement discret en constatant que Sady se sentait bien, qu'elle avait compris que la jeune Bridge n'avait rien contre l'homosexualité, qu'elle la soutenait et qu'en faisant tout cela, elle s'offrait à elle en tant qu'amie, sa joie fut plus grande en constatant que Sady ne voyait pas Sidney une petite amie, non, ses intentions n'étaient pas là. L'amitié. Dans ce bas monde, c'était une chose essentielle pour se sentir bien, Sidney le savait. L'idée d'être son amie ne déplut apparament pas du tout à Sady qui y réfléchit profondément. Sidney ressera son étreinte, comme si elle la protégeait de l'univers... Elle remarqua que cette jeune fille qui pouvait voir les morts, pensait souvent à sa mère, avait envie de faire des preuves envers elle. Qui avait donc été sa mère ? Simple mortelle ou dotée d'un don ? Là était la question. Mais Sidney ne devait pas brusquer les choses envers cette nouvelle amie, ce serait une grave erreur, ainsi elle resta bouche cousue, tandis qu'elle sentait que Sady haussait les épaules, ne semblant pas croire du tout à l'avenir. Dans ce cas, il n'était pas utile d'insister. Sady semblait toujours bien réagir avec la douceur féminime de Sidney, après tout, rien de tel que la gentillesse d'une femme, même pour les hommes. Ainsi continua-t-elle à caresser son visage puis à passer ses doigts dans ses cheveux, comme une grande soeur qui prendrait soin de sa frangine avec affection. Voilà ce qu'éprouvait Sidney pour ce nouveau personnage... De l'affection. Elle continua d'écouter avec attention Sady et elle ne fut pas étonnée de la voir douter de ses propres paroles.

- Nos dons peuvent paraître incontrôlable. Le mien, je ne sais jamais l'empêcher de s'exercer et parfois, je suis blessée à cause de l'excès. Toi non plus tu ne contrôles pas, c'est normal. Mais si tu apprends, tu pourras la revoir, l'appeller, elle apparaîtra et un jour, tu communiqueras avec elle. Mais ne fais pas de bêtises, Ella ne voudrait certainement pas que tu fasses une chose pareille.

"Ne fais pas de bêtises", cela était dans le sens "Ne te donne pas la mort". Elle avait percu dans les pensées de Sady, plus tôt, cette intention mais il ne fallait pas. Même si elle ne connaissait pas Ella, Sidney se mettait à la place de cette dernière en se disant qu'elle ne voudrait pas que son petit ami se tue pour la rejoindre. Il y a tellement de choses dont on doit profiter dans la vie...Mais on ne s'en rend pas toujours compte.
Le regard de Sady, reconnaissant, la fait sourire. Ayant toujours l'impression d'avoir dans ses bras un petit être dont elle devait absolument s'occuper, elle posa un baiser dans ses cheveux, continuant de la serrer. Vous n'avez jamais eu donc l'impression que vous deviez protéger une personne en la voyant aussi triste ? N'avez-vous jamais eu cette poussée d'affection pour une personne ? Sidney n'aurait pas su laisser Sady à son triste sort.

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