Petite pause dans le parc... (Libre)

Jessy avait une énergie débordante au réveil, c'est pourquoi elle avait décidé d'aller faire un jogging en compagnie de Tiny, son golden retriver. Ils couraient cote à cote, à une allure assez soutenue pour ne pas être ridicule.
Une fois arrivés au parc, Jessy enleva la laisse du chien afin qu'il puisse s'amuser tout en restant près d'elle. Elle sortit sa bouteille, et bu un peu, pour ne pas se déshydrater.
Le arc était assez calme, c'est pourquoi elle choisit d'y rester un moment, afin de respirer un peu, de reprendre des forces et de se vider l'esprit.
Elle repensa à tout ce qui lui était arrivé depuis qu'elle avait reçu sa lettre d'admission dans cette étrange école. Désormais, elle possédait un pouvoir! Bien qu'elle le possédait avant, n'en ayant pas conscience, c'était une nouveauté pour elle. Elle arrêta son I-pod, et le rangea dans sa poche, écoutant seulement le chuchotis du parc...
Une chose humide toucha sa main et la fit sursauter, la tirant de sa rêverie. C'était la langue de Tiny. Il avait trouvé un bâton, et lui avait posé sur les genoux afin qu'elle le lui lance. La jeune fille ne pouvait résister aux airs de martyr que prenait son chien lorsqu'il souhaitait quelque chose, c'est pourquoi elle se résolu à prendre le bout de bois baveux pour le lancer. Une fois le chien partit, elle se mit à la recherche d'un mouchoir pour s'essuyer les mains...

L'humidité qui s'abreuvait de l'oxygène enivrant l'air était la formelle preuve que le ciel verserait une fois encore des larmes durant cette journée qui pourtant, était brulante dès le matin, réchauffant le cœur du ciel d'un rose laiteux et d'un jaune miellé. Ou bien démontrait-ce que les nuages n'avaient plus de gouttes à verser, suite d'une nuit bien arrosée qu'ils offrirent à la Terre, source naturelle de toute vie. C'était ainsi que le cycle de l'eau fonctionnait. Bientôt, ce ciel coloré dès l'aube laisserait place à un gris morose et à un froid de neige. La saison n'était pourtant pas celle de la gaieté et des cadeaux, mais bien celle des morts et des tristesses de l'automne. J'avais toujours aimé cette saison, contradiction certaine avec ma mère qui, après avoir vécue tous les malheurs de sa vie durant Novembre, redoutait et retardait mentalement la venue des feuilles chaudes et pourtant mortes. Ainsi le vent de cette matinée douce ne cherchait il pas à refroidir les cœurs plus qu'ils ne l'étaient déjà, mais bien à faire danser et chanter les fleuves de verdures sous un rythme inaudible d'automne.

Assise seule dans ce qui semblait être le parc, je m'extasiais devant la source même d'une beauté sentimentale: Une fleur. Les seuls pétales à ma portée de bras, les seules couleurs se différenciant de ce vert recouvrant une Terre froide et gelée. Chaque fleur traduit un sentiment, une émotion, qu'une personne cherche à montrer à un être proche. J'avais une haine profonde pour les fleurs, pour leurs expressions trop fortes, leurs pensées sous entendues si audibles, leur vie qu'elles procuraient ou l'inquiétude qu'elles se permettaient d'adjoindre. La tulipe que je m'amusais fortement à torturer, signifiait par exemple un amour sans espoir, ses pétales étant d'une couleur jaune. Je m'étais très longtemps penchée sur le sujet et la composition des fleurs et de leurs couleurs, à mon plus fort avantage. Composition même d'une vie et d'un cœur, les fleurs libéraient l'esprit et l'envie de l'être humain. Cette signification était importante à son égard, mais tellement ridicule de mon point de vue...

Aboutissant finalement à un rond jaune au bout d'un tube vert, je finis par me lever dans un soupire exprimant toute ma lassitude. Cette fleur n'avait pas eu plus de 10 pétales, signe que la pluie l'avait déjà fort abimée. Mettant à l'abri mes mains humides dans les poches de mon Jean's déchiré, je levais mon regard sur ce qui semblait être l'aube d'une nouvelle journée. Une fois encore, j'avais cauchemardais sur l'assassinat de ma mère... Ou plutôt m'étais-je imaginé en train de lui arracher ses yeux et de la pousser du haut d'une montagne en feu... De quoi en devenir folle, mes rêves étaient parfois terrifiants, dénués de sens et complètement tordus. Rabaissant finalement mon visage au vide intersidérale qui se tenait devant moi, une tache marron et indescriptible approchait vers moi. Ou plutôt était elle déjà proche de moi. Défilant sous mes yeux, un chiot courrait, certainement derrière quelque chose, ou peut être quelqu'un. Prise d'une soudaine curiosité, je finis par la suivre, cette petite bête qui faisait demi-tour.

Sans savoir réellement pourquoi, l'être humain jouissait devant une petite boule de poils qui ne s'exprimait pourtant pas. Peut-être était-ce dû à la bouille que chacun de ces animaux portait, ou bien au fait que ce soit petit et vulnérable... La race humaine avait et a toujours eu besoin de se sentir utile, d'avoir quelqu'un ou quelque chose à protéger. Les bébés, les animaux, le végétal... Chaque chose sans importance le devenait pour une personne, un humain humaniste. Perdue dans mes songes, je ne fis pas attention à l'endroit ou me menait justement la boule de poils. Ce n'est qu'à quelque mètres d' elle que je me rendis compte du niveau pitoyable auquel je m'étais égarée dans mes pensées. Ne me sentant plus seule, je ne pus m'empêcher de la regarder quelques instants. D'un physique quelconque, elle semblait plutôt sportive rien qu'à l'œil et combattive. Collant mes bras contre mon corps, mes mains toujours dans mes poches, levant légèrement mes épaules, je m'approcha d'elle, un air innocent sur le visage.

" ... Je peux t'aider?"

Elle semblait chercher quelque chose, du moins elle sembla, jusqu'à ce qu'elle sorte de sa poche un tissu blanc plus connu sous le nom de "mouchoir" ou "clinex". Chose très idiote d'ailleurs, elle prit soin de son chien jusqu'à le renvoyer courir pour enfin s'essuyer la main du carré plat et blanc qu'elle venait de sortir de l'une de ses poches...

" Désolée de te déranger en plein exercice matinal. C'est un animal bien mignon que tu as là. Comment s'appelle-t-il ?"

Jessy n'avait pas remarqué la jeune fille qui s'était approché d'elle, si bien qu'elle sursauté lorsque celle-ci lui adressa la parole.

" ... Je peux t'aider? Désolée de te déranger en plein exercice matinal. C'est un animal bien mignon que tu as là. Comment s'appelle-t-il ?"

"Oui, c'est vrai qu'il est mignon! Il s'appelle Tiny"

Jessy souriait, la jeune fille était très avenante et sympathique. Elle paraissait embarrassée, immédiatement, Jessy chercha pourquoi, mais ne trouva aucune réponse, si bien qu’elle tenta de la mettre à l’aise.

"Moi c'est Jessy!" Dit-elle avant de tendre la main, puis de la retirer, prenant conscience qu'il ne serait pas très amical de partager la bave de son chien avec une inconnue.

"Je viens juste d'être admise à l'institut. Et toi?"

Jessy était contente, elle pensait qu'il lui serait difficile de faire de nouvelles rencontres, mais apparemment elle s'était trompée.
Son chien revint vers elle, lui déposant une nouvelle fois son jouet aux pieds de sa maitresse. Elle s’en saisit puis le lança machinalement après une petite caresse.
Jessy était spontanée et dynamique, ce qui ne l’empêchait pas d’être parfois anxieuse. Lors de son déménagement, elle l’avait été, mais à présent, tout s’était envolé, elle ne voyait que du positif, elle avait son chien auprès d’elle, une nouvelle école qui l’aiderait à se maitriser, elle venait même de rencontrer une jeune fille très sympa et commençait à discuter. Tout était parfait !

[HRP: Désolée, je suis vraiment pas douée pour les postes longs!!!]

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