La vie est soumise au hasard. (Libre)

La Vie est Soumise au Hasard.
La vie est soumise au hasard. (Libre) Eb7

La vie est soumise au hasard. (Libre) Eb5

Je m'assis, ou plutôt m'avachis, dans un des fauteuils qui remplissait le réfectoire. Je ressentais une profonde lassitude me prendre. Je fermais les yeux et tentais de trouver l'origine de cette affreuse sensation.

Je m'étais levé aux aurores, seul dans un dortoir emplis de garçons que je ne supportais pas vraiment. Mes relations envers mes semblables mâles, n'étaient pas vraiment parfait. Je n'aimais pas passer du temps avec les mecs de cette école. Ils étaient en général trop égocentrique, orgueilleux et provocateur. a peu près comme moi en vérité. Je n'aimais pas cela. Je n'aimais pas être entouré de gens qui me renvoyaient une image imparfaite de celle que je devais moi même donner. J'avais trop souvent l'impression d'être dans un monde normal, ces temps ci. Pourtant, nous n'avions rien de normal, nous n'étions pas des étudiants dans un lycée d'humain. Nous étions tous des cachottiers, des secrets, des dons dangereux. Nous étions tous des dangers pour nous même et pour ceux qui nous entourait. Enfin... En résumé, je m'étais levé dans une humeur morose.

Le soleil commençait à peine à se laisser voir entièrement, que j'étais déjà en vadrouille dans les couloirs. Je m'étais habillé vite fait, sans trop faire attention aux habits que je prenais. Finalement je m'étais retrouvé avec un pantalon noir, et un t-shirt blanc qui m'était ma musculature en valeur. Mais n'avais je pas que ce genre de fringues au final. Si, certainement. Durant une année entière, j'avais tout mis en place pour pouvoir garder un maximum en réputation de beau garçon. D'ailleurs, d'après les regards enjoliveurs qui m'envoyaient encore parfois certaines filles qui croisaient ma route, j'avais réussi. J'appréciais cela, plus que je ne le devrais. M'enfin... J'avais marché longtemps dans les couloirs qui se remplissaient de plus en plus au fur et à mesure que les heures passaient. J'avais fini, par hasard, devant la salle de réfectoire.

Il était presque midi maintenant. Je n'avais rien avalé et commençais à avoir faim. Mais je n'avais pas l'envie de quitter cette pièce, surtout qu'elle était encore quasiment vide. Le peu d'élèves qui s'y trouvaient été des protagonistes qui préparés je ne sais qu'elle rebellions contre la direction de l'école. Je levais les yeux au ciel. Ils se croyaient fort, capable de se lever contre ce qu'ils étaient. De tout évidence ils seront arrêtés par les éducateurs avant d'avoir eu le temps de faire quoi que ce soit. Je ne les regardais pas, ne leur prêtant aucune attention.

Je m'enfonçais un peu plus dans mon fauteuil et ferma les yeux, me laissant submergé par le calme qui régnait dans le lieu. Je n'entendais rien. Plusieurs siège étaient placé près du mieux. Ils formaient une sorte de cercle d'une dizaine de chaises. De quoi attiré certaine personne, pour me faire une quelconque compagnie.

Dehors, le froid et le vent dominaient. M'obligeant à rester à l'intérieur. Je n'avais pas envie d'aller m'enfermer dans ma chambre, j'avais plutôt envie de me balader. Avant de sortir de la chambre, j'attrapais une pomme rouge, posait sur ma table de nuit. J'en ferai peut-être mon déjeuner, mais une fois n'est pas coutume je n'avais pas faim aujourd'hui.

Je m'étais alors mise en route. Je faisais sauter la pomme dans ma main, en trainant des pieds. Parfois je croisais des gens, je leur adressais un petit sourire forcé, en me forçant à leur accorder un minimum d'attention. Je ne savais pas où je me dirigeais, j'airais dans les couloirs, seule. Ce matin en me levant, je n'avais pas eu envie de me casser la tête à choisir mes habits. J'avais attrapé un grand pull, qui n'était d'ailleurs surement pas à moi, mais à un garçon beaucoup plus grand. J'avais enfilé un jean délavé, serré et ma paire de converse toute abimée. On n'aurait pas dit, mais pour une fois je m'étais levée de bonne humeur. Cela m'étonnait moi-même. Normalement le matin, j'étais encore plus désagréable que d'habitude avec certaines personnes, mais là même pas. Je jouais avec ma pomme, sans même réfléchit vers où je me dirigeais.

Je traînais depuis maintenant pas mal de temps dans les couloirs qui avaient commencé à se remplir de monde. La solitude recherchée avait très vite disparue. Je pris alors les couloirs qui me semblaient plus vide que les autres peut-être, mais quand même bondé de jeune. Au bout d'un certain temps, je tombais enfin sur le réfectoire. Je ne pensais pas qu'il serait si vide que ça, j'étais quelque peu étonnée, mais tant mieux. Je m'avançais, toujours en train de m'amuser avec ma pomme comme une petite fille. La pendule devant moi indiquait midi. Je n'avais pas déjeuné et je n'allais surement pas manger non plus. Je fis un petit tour de la pièce, j'aperçus alors Steve. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il n'était pas encore en train de dormir celui là. Remarque en regardant de plus près il avait les yeux fermé. Je souris. Je m'approcha de lui en silence. Je m'assis gracieusement et doucement sur le dossier de son fauteuil. Je penchais la tête pour voir la sienne. Un petit baiser sur le front et je me redressais. Je lança la pomme en l'air de nouveau en la regardant.

- ET bien monsieur, toujours en train de dormir à ce que je vois.

Les hommes alors toujours en train de rêvasser.

J'étais dans un merveilleux rêve. Rêve que j'imaginais de toutes pièces, étant donné que le sommeil refusais de venir. Je ne devais pas être aussi fatigué que cela. Mon humeur exécrable devait venir d'ailleurs. Peut être du fait que la nuit dernière j'avais dormi d'un sommeil trop profond. Et je n'avais vu que du noir. J'avais même l'impression de ne pas avoir dormi. C'était horriblement... Tiens. Soudain je sentis un doux baiser sur mon front. Je sursautais d'un seul coup, pour me retrouver face au regard éblouissant de ma meilleure amie. Je mis quelque secondes à comprendre ce qu'elle me dit. Je souris à sa remarque. Pas vraiment de joie, mais plutôt sarcastiquement. Je ne voulais pas me montrer désagréable avec elle, surtout pas avec elle. Mais je ne pouvais rien faire d'autre. Elle était assise près de moi . Et je sentais les vagues de joie qui émanaient d'elle. Tiens, Maryne de bonne humeur. SORTEZ LE CHAMPAGNE ! Tais toi Steve. Tais toi. Dis rien. Surtout en dis rien.

Tu as mieux à me proposer.

P****N Steve ! Tu peux pas la fermer parfois ? Je ne voulais surtout pas qu'elle perde ce jolie sourire qui la rendait si radieuse. Je devais trouver quelque chose à dire. Vite, très vite. Je regardais ma meilleure amie, et lui fis un sourire contrit.

Excuse moi, je me suis levé du mauvais pied...

Je la regardais un peu. Elle s'était habillée à la va vite. Avec un pull trop grand pour elle, qui devait appartenir à un garçon. Qui ? Ma curiosité commença à me titiller. Qu'elle garçon avait pu lui donner un pull, qu'elle porterai après. Excellente question. Moi peut être, mais je ne m'en rappelais pas. A part cela, elle portait un jean et des converses qui avaient apparemment beaucoup souffert. Enfin, c'était Maryne, dans toute sa splendeur. Elle jouait aussi avec une pomme. Une pomme rouge, qu'elle faisait voler avec sa main, pour la rattraper. Je fixais le fruit avec une envie atroce, qui me tortura l'estomac. D'ailleurs celui ci fit un bruit pas très flatteur. Mais je n'y prêtais aucune importance. De plus, la jolie fille ne semblait pas être sure qu'elle mangerait. Ferait elle preuve de sympathie pour un pauvre garçon que je représentais. Je ne devais peut être pas trop y compter, vu comme je l'avais accueillis. D'ailleurs je prenais la mesure de ma méchanceté à son écart. Je me redressais et embrassa le bout du nez de mon amie.

Comment tu vas ma Belle ?

Au vu de sa réponse, je lui aurais surement en temps normaux, envoyer une sale petite remarque. Mais là je n'étais pas vraiment de cette humeur. Je souris et lui ébouriffa les cheveux. Rahh toujours aussi doux. Je ne savais comment il faisait, non vraiment à par ses yeux, la chose qui me fascinait le plus chez c'était ses beaux cheveux que la nature lui avait donné. J'adorais d'ailleurs les tripoter. Quand la pomme retomba dans ma main je la serra et la stoppa. Toujours la main dans ses cheveux, je me pencha un peu pour voir son visage, quelque peu énervé. Il s'était surement levé de mauvaise humeur. Moi aussi ça m'arrivait, en fait c'était plutôt le fait que je sois de bonne humeur qui était rare. Parfois en fait j'avais même du mal à me comprendre moi-même, alors j'avais arrêté depuis bien longtemps de réfléchir. Je fonçais toujours, sans penser aux conséquences, j'avais envie de vivre une adolescence vivante et pleine de surprise, retrouver le temps perdu.

- ET ben je vois qu'on est de mauvaise humeur.

Il s'excusa. Il avait toujours l'impression d'être le coupable avec moi. J'aurais pu lui planter un couteau dans le ventre, il se serrait excuser. Il savait très bien que cela m'énervait, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

- Bah t'inquiète. C'est rien par apport à ce que je te fais endurer.

Je lui tira la langue en souriant. Je retira enfin ma main de ses cheveux doux et luisant. Il était très bien habillé aujourd'hui. En fait il s'habillait toujours bien. Ses tenues étaient toujours simples et quasiment identique, mais cela lui allait tellement bien. J'entendis son ventre gargouiller. Depuis longtemps le mien ne faisait plus ce bruit. Maintenant je mangeais, parce que je savais que sinon je n'allais pas tenir longtemps, mais la nourriture me dégoûtait toujours autant qu'avant. Je pensais que j'aurais pu lui donner ma pomme. Mais je réfléchis à ce que je pourrais avoir en échange. Je n'eus pas le temps d'y penser longtemps, car il me demanda comment j'allais. ENcore une de ces formules de politesse, qu'on balançait à à peu près tout le monde, pour essayer de lancer une quelconque conversation.

- Je vais très bien merci. Ca m'étonne d'ailleurs. Profite, ça ne devrait pas durer longtemps.

Je lui souris et posa ma main sur son ventre dur.

-Mais toi par contre tu as faim. Ca te dirais une bonne pomme ?

Je la tennais par la queue devant ses yeux en la faisant bouger. J'étais de bonne humeur aujourd'hui, autant en faire profité les autres avant de me replonger dans ma morosité devenue naturelle.

Ce qu'elle me faisait endurer... De quoi est ce qu'elle parlait ? Je la regardais avec une stupeur nouvelle. Je détestais cela chez elle. J'avais la mauvaise habitude de toujours m'excuser pour tout avec elle, certes. Mais je n'aimais pas qu'elle se culpabilisé pour des fautes qu'elle n'avait pas commise. Maryne avait vécu beaucoup de choses bouleversantes, elle ne devait pas en vivre encore. Je m'efforçais de la préserver de ce qu'il y avait de plus horrible dans ce monde. La protéger, sans le lui cacher. De plus, je n'étais pas de sa famille, je n'avais aucune réelle autorité sur elle, même si parfois je l'aurai voulu. Je me montrais trop protecteur envers, au point de parfois en être étouffant. Je m'en rendais compte. Mais je en pouvais rien y faire.

Le bruit qu'avait fait mon ventre ne passa pas inaperçu. Je savais qu'elle, elle s'occupait en général bien de sa nutrition, tout du moins aujourd'hui. Alors, je ne m'inquiétais pas de savoir si j'allais tenté de lui soudoyer sa délicieuse pomme. J'avais l'impression que cette dernière criait en ma direction. MANGE MOI ! MANGE MOI ! Je sortis ma langue et lécha mes lèvres devenues sèches. J'étais totalement omnibulé par ce fruit ci délicat. De plus, Maryne était de bonne humeur. Donc plus gamine que jamais. Serait elle d'humeur à jouer ? Lorsqu'elle posa sa main sur mon ventre maintenant en mode torture, je savais que j'allais passer un mauvais quart d'heure. Maryne me "proposa" sa pomme. Elle savait que j'étais affamé. Elle jouait avec moi. Humm... La petite fille aimait jouer les sados ? J'aimais ce coté chez elle. Elle était une fille qui aimait faire souffrir. Je le savais. J'allais jouer les cobayes. J'allais en baver. Je ne voulais pas me montrer trop persistant. Je ne voulais pas être trop brutes. Je regardais la pomme avec une envie maintenant décuplé par notre jeu, de douce torture. Mon ventre gargouilla une fois de plus, et je souris machiavéliquement. Je montrais "les crocs" et regarda ma meilleures amie.

Tu es cruelle... Très cruelle...

Elle balançait la pomme au dessus de moi. Je ne pouvais l'atteindre qu'avec le bras, et apparemment elle n'était pas décidé à me la donner. Je me détendis deux minutes, et me mordis la lèvre inférieure. Un geste que j'adoptais lorsque je cherchais une solution à un problème qui se posait à moi. Je respirais plus durement. Durant un instant, je fermai les yeux. Arrêta de respirer. Réfléchis... BAM ! En un instant, je me jetais sur ma meilleure amie en un éclair. Elle n'eut pas le temps de ma voir venir. Je la renversais sur le fauteuil où j'étais assis il y a une seconde. Je la chatouillais, une chose qu'elle ne supportait pas. Parce que c'était une faiblesse. Elle riait sous moi. Oubliant qu'elle tenait la pomme. Je continuais ma torture quelques instant, avant de finalement prendre la pomme, et me retirer. Je me lever au dessus de Maryne, un sourire moqueur aux lèvres. Je tenais à mon tour le fruit par la queue.

J'ai gagné !

Je retrouvais un semblant de bonne humeur. Et dominait toujours ma meilleure amie de toute ma hauteur..

J'aimais bien jouer comme cela avec lui. ET puis de toute évidence cela ne lui déplaisait pas non plus. Je voyais bien qu'il avait réellement envie du fruit que je tenais encore dans mes mains. Pas pour longtemps certes, mais j'essayerais de la garder le plus longtemps. Il me battait toujours à ce petit jeu. Mais cette fois j'étais bien décidé à gagner. Il était songeur et réfléchissait surement à une solution. J'essayais de rester sur mes gardes et ne pas me laisser distraire par ses nombreuses mimiques. Mais cela m'était bien impossible. Je souriais toujours. J'étais en train de battre mon record. D'habitude mes sourires ne tenaient guère plus longtemps que trois minutes. Mais là j'étais réellement contente et je commençais même à bien m'amuser.

Moi aussi j'étais perdue dans mes pensées. AUssi je fus surprise quand il se jeta sur moi. En une seconde je m'étais retrouvé sur le fauteuil. Je n'avais rien vu venir. Il commença à me chatouiller dans tous les sens. Je détestais ça, mais ne pouvait pas m'empêcher de me tordre de rire. J'en oubliais même la pomme que je tenais dans la main. Il souriait, moi aussi, j'aurais voulu que ce moment ne se termine pas. Quand il arrêta, je repris mon souffle et me redressa un peu. J'avais les cheveux tout ébouriffés, ce qui ne m'allais pas si mal que ça. Il se tenait fier devant moi, la pomme au bout des doigts. Je lui tirais la langue. Il était vraiment plus grand que moi, alors quand j'étais assise et lui debout, je me sentais comme dominée. Je ne voulais pas arrêter là.

En me concentrant à peine, j'arrivais à devenir invisible. Steve n'avait pas l'habitude que j'utilise se don devant lui. Il semblait surpris, de cette manière je pouvais lui chiper la pomme comme je voudrais. Je me levais en vitesse, bien sûr il ne pouvait pas me voir, son regard semblait vide. Je m'empressa de me placer devant lui. J'aurais bien aimé, tous simplement attrapé la pomme sans qu'il ne puisse s'en apercevoir, mais je trouvais qu'alors, le jeu perdrait son sens.

- Haha et maintenant tu ne peux même plus me voir Steve.

Je faisais la petite fille fière. Maintenant, la pomme n'était plus vraiment mon centre d'intérêt. Il pouvait la manger je n'en avais pas grand-chose à faire. Je voulais lui faire peur. Mais comment ? En avançant près de lui, il commençait à regarder autour de lui, peut-être qu'avec son don il m'avait déjà repéré. Je ne savais pas trop s'il le pouvait. Pour une fois j'exprimais un sentiment je pense identique aux autres personnes. Je m'approchais doucement de lui. J'étais tellement concentrée sur le fait de ne pas faire de bruit que je n'avais pas vu la table basse, qui se trouvait au centre du cercle que formait tous les fauteuils. Je me pris alors le pied dedans. Je trébucha et tomba sur lui. Bien sûr si lui était tombé sur moi je me serais écroulé comme un château de carte. Mais avec lui cela ne fonctionnait pas comme ça, il avait à peine bouger d'un centimètre. J'étais bonne pour me prendre une bonne dose de remarque. Je détestais quand il se moquait de moi. SI gentiment pourtant. Mais d'un autre côté j'aimais bien ça, c'était marrant. Ayant était surprise par ma chute, je n'étais plus invisible. Je lui adressa une petite moue.

- Pff... Tu triches. Moi je suis tellement maladroite que même toute seule j'arrive à perdre...

Je lui tirais la langue, attendant ses moqueries.

De toutes les réactions que Maryne aurait pu avoir, celle ci était celle à laquelle je m'attendais le moins. Je m'explique... Je n'avais pas l'habitude que ma meilleure amie joue les Casper en ma présence, mais en général c'était lors de nos jeux. Sinon, elle ne faisait jamais un coup pareil. Son don me désarçonnait toujours, trop à mon gout. Et en général je m'étais un peu de temps avant de me re-concentrer et de pouvoir la retrouver. Car bien qu'elle n'utilise que rarement son don avec moi, je n'hésitais pas à jouer du mieux quasiment tout le temps. Oh, je ne l'utilisais pas pour faire d'elle ce que bon me semblait, pas du tout. Je la cherchais toujours, envieux de pouvoir la déchiffrer. Aussi j'avais pris une certaine habitude, j'arrivais parfois à reconnaitre son esprit dans une foule. C'était étrange, et elle était la seule qui bénéficiait de cette caractéristique. Même si je savais qu'elle n'appréciait pas que je lui avoua. Aussi, lorsqu'elle disparut, enfin... après quelques secondes tout de même, je la cherchais. Mais je n'arrivais pas à la trouver. Je ne pouvais reconnaitre ses émotions qui s'accordaient apparemment avec ceux des gens qui nous entouraient. Elle devait être du genre plus qu'heureuse, calme, inhabituellement sereine. Je souris à cette idée. Je ne pouvais donc pas la retrouver ainsi, bien... J'attendrais. Mon sourire jusque là joyeuse, devint joueur, moqueur. Attendre. Connaissant Maryne depuis pas mal de temps, je n'avais pas besoin de faire un quelconque efforts pour la retrouver. 3...2...1... BAM !

Je me retournais vers la table basse. Et regarda ma meilleure amie d'un oeil moqueur. Elle me lança une petite remarque sarcastique. Je fis mine d'être offensé.

Moi ! Tricher ? Je suis horriblement indigné !

J'adorais cette air de petite fille qui se faisait toujours avoir, sans pour autant en faire autant avec les autres. Cette moue boudeuse qu'elle adoptait dans te telle circonstances. Elle était si mignonne ma sœurette adorée... Mais je ne pouvais pas laisser une telle situation passait sans en profiter. Je cherchais une bonne remarque bien cinglante à sortir. Mais en me focalisant ainsi sur son si doux minois, je n'arrivais pas à trouver quoi que ce soit à dire qui en vaille la peine. Je soupirais et levais les yeux au ciel. Je m'approchais de ma meilleure amie et l'aidait à se relever et l'assis sur une chaise.

Je pense que la tu ne risque rien...

C'était ironique. J'approchais ma chaise de la sienne, m'assis et croqua dans la pomme rouge que j'avais soudoyé à la jeune fille.

Alors Maryne, on sèche les cours aujourd'hui aussi ?

Car ce sera mon cas...

Maintenant je me retrouvais, assise sur une chaise contre mon gré. Aujourd'hui je n'avais pas envie d'être assise, j'avais envie de bouger, de rire. Aussi aussitôt après qu'il m'y est mise, je me leva. De toute façon avec moi, même sur une chaise j'avais énormément de chances de m'écrouler sur le sol. Je trouvais toujours une solution. Il n'y avait presque personne dans le réfectoire. Je n'y venais pas souvent, mais pourtant j'aurais pensé qu'à cette heure là, les gens viendraient y manger. EN fait peut-être que je n'étais pas la seule à ne pas trop apprécier ce lieu. Bien sûr certains élèves commençaient à arriver, mais rien de très extraordinaire. Je regarda autour de moi. J'aurais bien aimé que quelqu'un vienne nous voir. SI possible quelqu'un que je n'enverrais pas balader serait beaucoup mieux. J'aurais bien aimé voir Line. Cette fille m'obsédait, j'avais besoin de lui parler, de savoir comment elle est. Mais d'un autre côté j'avais peur de ne pas trop m'entendre avec elle. J'étais tellement compliquée, je ne savais jamais comment j'allais être avec les gens. Mais je ne me faisais pas trop de bile, vu comme Steve m'en parlait je pense que je m'entendrais bien avec elle. Je m'approcha de lui et m'assit sur ses genoux. Fier de lui il avait déjà commencé MA pomme. J'approchai ma bouche du fruit et y croqua dedans. Je mâcha difficilement, mais l'avala quand même en m'efforçant de décocher un sourire.

- Je pense que là je serais plus à l'abri d'un éventuel danger. Enfin si je ne suis pas trop lourde bien sûr.

J'avais beau écouté les autres, je m'étais toujours trouvé grosse. Ma grand-mère ne faisait que me répéter que j'étais une grosse truie, qui ne méritait pas de la nourriture. Elle s'excusait de cette façon de ne me donner à manger que les restes dont le chien ne voulait pas. Autrement dit, quasiment rien. ET maintenant je n'arrivais plus à avaler quoi que ce soit sans le moindre dégout, bien que je fusse obliger de me nourrir quand même. Je n'en étais pas quand même au point du suicide, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser.

Il fallait que j'arrête de me remémorer tout ça. Ma journée avait bien commencé et j'étais en train de la gâcher. A croire qu'il ne pouvait pas se passer un moment sans que je ne pense à ça.

- EUh oui... Enfin je pense. Ca dépend, tu sais si les autres y vont ou pas ? Pour une fois j'aimerais voir du monde quand même.

J'avais une soudaine envie de voir du monde. Je savais que c'était rare alors je comptais en profiter un peu quand même.

Évidement, Maryne ne resta pas longtemps sur le siège que je lui avais conférée. Elle vint aussi vite qu'elle le put sur moi, comme à son habitude d'ailleurs. C'était quelque chose que je trouvais d'adorable en règle général, chez elle. J'avais pris une place dans sa vie qui était étonnante, de mon point de vue. Maryne était une fille qui avait énormément souffert, et étrangement, sans que je n'eus rien demandé, c'était vers moi qu'elle s'était tournée pour confier ses malheurs. Je ne m'en plaignais pas, le fait que tout deux connaissions, maintenant, nos histoires respectives, faisait que notre relation ne pouvait que s'améliorer. J'en venais même à me demander pourquoi je ne lui avais rien raconté avant. La peur peut être, certainement même. Mais je ne pouvais rien y faire, et aujourd'hui je redoutais le moment où elle allait partir en courant en me traitant de monstre. Après tout, à part ma parole, qu'elle garantie elle avait que je ne jouais pas avec elle. Peut être qu'elle avait une confiance en moi qui était démesurée. Je ne le méritais pas, pourtant je savais que je ne pourrais me passer de la chaleur et de cette bonne humeur si rare chez ma petite soeur de coeur. Lorsqu'elle me fit la remarque sur son poids, je ne pus faire autre chose que de lever les yeux au ciel.

Je t'en pris Maryne, tu as été taillée dans un cure dent...

C'était une métaphore assez atroce, au vue du fait que la jeune fille était beaucoup plus mignonne et utile que l'objet, mais je le trouvais assez véridique. Quoi qu'elle ne dise, elle était beaucoup trop mince de mon point de vue. Elle croqua dans ma pomme et l'avala rapidement. Enfin... Ma pomme... disons plutôt la pomme qu'elle m'avait offert avec la gentillesse dont elle me faisait part. Soudain, une sorte de culpabilité me prit. Maryne devait se nourrir, peut être plus que moi -étant d'une constitution plus imposante. Mais je ne pouvais résister à la faim qui tiraillait mes entrailles. Aussi, je me promis de me rattraper sur ce coup. Je devais m'occuper de Maryne, c'était une mission que je m'étais promis de remplir à la perfection. Même si parfois j'avais l'impression de faire du sur place. A sa remarque je la dévisageais, avec un air moqueur.

Maryne Wigh, serais tu d'humeur communicative aujourd'hui ?

Je souris, et embrassa la joue de mon amie, avant de remorde dans le fruit que je tenais toujours dans ma main. Alors, je sentis cette présence si spécifique pas loin de nous. Je souris, rêveusement. Je savais que quelqu'un aller passer cette porte dans quelques secondes, ou minutes -au pire. Quelqu'un qui comptait pour moi plus que quiconque et que je voulais voir depuis le matin au réveil. Je pouvais deviner d'ici son parfum si doux, et sa silhouette qui allait bientôt passer cette porte. Je me retournais vers l'entrée du réfectoire, dans l'attente de ce qui allait suivre, avec la délectation d'un drogué à qui on aller offrir la meilleure des addictions.

Je crois qu'il est temps que je te présente quelqu'un que tu souhaite voir depuis un bon moment...

Je pouvais deviner ses pas dans notre direction, et son rire lointain.

Line...

» j'ai peur..pas toi?(libre)
» S'ennuie T_T [Libre]
» Solitude...? [ Libre ]
» On se calme, vite. [ Libre ]