Une explosion de sentiments... [PV -> Steve Down]

Un an. Un an que j'étais dans cette école de personnes bizarres. Un an que je parcourais les couloirs du lycée, explorais toutes les pièces et suivait les traces de ce qui semblait d'anciens élèves. Un an que, sans relâche, je faisais et refaisais les chemins les plus étroits et discrets qui menaient à certains ou d'autres endroits. Et pourtant, même après un an de découverte, même en connaissant tous les passages secrets et autres, je n'avais jamais mis les pieds dans cette salle. La question qui me perturbait énormément l'esprit n'était autre que "pourquoi?" La porte était pourtant en évidence, du moins n'était elle pas cachée. Sur le mur d'un des couloirs, j'avais déjà remarqué cette porte lisse et noire mais j'étais plutôt convaincu de m'y être déjà rendu. Je fus donc surpris en la pénétrant, histoire de faire passer le temps, et de me rendre compte que la salle m'était totalement inconnue. Frustré de me rendre compte que le bâtiment ou je passais ma vie avait encore des secrets à me dévoiler, je me promis intérieurement de tout revisiter une nouvelle fois. Peut être était-ce ue perte de temps, mais ma foi, il n'y avait rien de mieux à faire.

En parlant de choses à faire, il n'y avait vraiment RIEN à faire. Me direz-vous, une école est faite pour étudier. Alors, étudions. Ah non, je n'étais pas le bon élève que j'aimais laissé croire. En fait, il 'y avait rien de mieux qu'un bon séchage de français, surtout lorsque celui ci était un cours de rattrapage. Les langues secondaires étaient bien trop insignifiant pour m'intéresser un temps soit peu. Je n'avais vu qu'une seule fois le professeur s'occupant de cette matière, une femme, originaire du pays de la langue qu'elle enseignait. Un seul aperçu me dissuada de la retrouver une deuxième fois. Aussi ma moyenne en prenait un coup, 0 de moyenne française était apparemment un record encore imbattable. Le conseil approchait, le premier trimestre touchant à sa fin... Le lycée serait bientôt vide, m'y laissant dans une atmosphère de calme et de sérénité.

Sérénité que je vivais actuellement, appuyé contre le mur à regarder le plafond taché de ronds jaunes. La pluie avait du s'infiltrer dans le bâtiment pour laisser ses marques. Ne m'en inquiétant pas plus, je remarquais néanmoins que la pluie était actuellement en train de couler au goutte à goutte dans la salle dénuée de meubles. Il n'y avait que le parquais d'un plat parfais qui brillait, comme s'il n'était jamais utilisé ou qu'il était tous les jours lavé à la perfection, et un mur recouvert d'un grand miroir. Fronçant les sourcils en voyant ce détail qui m'avait échappé, j'allais d'un pas trainant vers mon refflet. Depuis combien de temps ne m'étais-je pas regardé? Apparemment un long moment, puisque je ne me reconnaissais presque pas. Certes mon corps était le même, la couleur de mes cheveux comme celle de mes yeux n'avaient aps changé. Seulement, le vide de mes yeux était nouveau. Aucune expression ne s'en échappait, rien que... du vide, les laissant ternes et sans vie. Mon visage était usé par l'ennui, comme si de nouvelles rides étaient apparues bien avant l'heure.

Désespéré par ma propre image, mon poing s'écrasa par reflex sur cette dernière qui tomba en mille éclats. Retirant mon poing en sang, je râlai par ma propre sottise et fixais quelques instants les restes d'un morceau de miroir. Observant ensuite le trou noir entouré d'un grand mur de miroir, je souris à l'idée que j'avais fait quelque chose que j'aurais du tenter d'éviter. La directrice allait encore me passer un savon, bien que je ne pouvais prendre qu'un air satisfait à l'idée d'avoir une jolie vue sur son décolté et la voir s'énerver... Ravalant mes fantasmes, je me retournais brusquement vers la porte qui venait de grogner, dégourdissant ma main qui semblait recouverte d'un liquide chaud...

J'avoue, je hais les journées qui commencent aussi mal. Je m'étais levé énervé. Avais rencontré un garçon que j'aurais aimé ne jamais voir. Et maintenant, je me baladais dans les couloirs de Mystery, sans but précis. Je ne savais pas si je devais péter un câble, ou alors chercher à tout prix à me calmer. Je ne voulais pas me rappelais le visage de Matthew Price. Les sentiments qu'il semblait avoir pour moi, pour Line... Je me refusais d'ailler plus loin dans le tourments de mes pensées, sinon, je savais que je pouvais perdre le contrôle -infime- que j'avais sur moi. Alors, je me demandais simplement où est ce que je devais me rendre maintenant. Je savais qu'il n'y avait que trois personnes que je pouvais voir dans cette état. La première n'était autre que le centre de mon univers, Line. J'avais une envie irrésistible de la voir, depuis que je m'étais levé ce matin. Toutes mes pensées étaient tournées vers elle. Je ne rêvais que de voir son sourire, et croiser son regard scintillant. J'avais même l'impression de sentir son doux parfum partout où j'allais. Je devais certainement devenir fou. Mais le fait que Matthew soit... Attiré par Line, parce que c'était la seule raison satisfaisante à sa haine envers moi, me dérangeais plus que je n'osais le dire. La peur qu'avais engendré cette nouvelle se transformait en une colère sombre et quasi incontrôlable. J'aurai pu briser des murs. Ou pire... Aussi je me persuadais que la voir maintenant me ferai faire peut être des choses pas forcément très catholiques. Et je voulais à tout prix l'éviter. La deuxième personne que j'aurais pu voir, était Maryne Wigh. Ma meilleure amie. Mais je ne l'avais pas croisée, et de plus, elle ne semblait pas recourir ma compagnie aujourd'hui. Sinon, je l'aurais senti, sans aucun doute. J'avais presque oublié que je pouvais retrouver des gens ainsi, juste en le voulant. Ne les cherchant avec mon radar intégré. Alors, non, je ne pouvais voir ma meilleure amie pour le moment. Alors, il ne me restais plus qu'une troisième option.

Drew Shadow. Je soupirai en pensant à cela. Mais la situation m'obligeais à recourir à ses services. Mais je devais me résoudre à cela, et lançais ma recherche. Je savais que ce ne serait pas chose facile. Les faits étaient là, je ne pouvais utiliser mon pouvoir sur Drew. Certes, je le pouvais peut être plus qu'avec Matthew, étant donné que le don de ce dernier neutralisait mes capacités. Mais avec Drew non plus je ne pouvais pas jouer les marionnettiste pas très net. Son pouvoir me l'empêchait. Il était comme le néant, créant une sorte de gouffre partout où il allait. Si il le décidait. Seulement, il ne pouvait l'utiliser sur moi. Parce que j'étais le sentiments, la vie, là où lui était le néant et le rien. Heureusement, il était tout de même un minimum humain. Aussi, il connaissait et vivait aussi certain sentiments, comme la colère ou la tristesse -quoi que cela fut assez rare. Et dans ce genre de situation, j'arrivais à le sentir, en me concentrant un peu tout de même. Car, bien qu'il ressent, il le faisait avec moins de précision que les autres. Bref...

Je me mis donc en route, à la recherche de Drew. Je ne savais pas où il avait l'habitude d'aller. Seulement, qu'il avait l'habitude de se promener un peu partout. Personne ne connaissait les lieux mieux que lui, même pas moi. Bien que nous partagions certaines cachettes. Pour se battre c'était plus sur, ainsi nous n'avions pas à retenir les coups, choses que nous faisions rarement d'ailleurs. M'enfin. Apparemment, aujourd'hui je n'aurais pas à le chercher très longtemps. Au détour d'un couloir, je vis sa silhouette fine s'engouffrer dans la salle d'entrainement. Cela m'étonna quelque peu. Je ne savais pas que Drew côtoyait l'endroit. Je m'approchais à mon tour, et ouvrit la porte doucement. Aussi il ne sembla pas m'entendre. Il était trop occupé à se regarder dans la grande glace qui longeait le mur de la pièce. Miroir dans lequel il se relookait dans une expression indéchiffrable. Soudain, sans que je ne m'y attende, il fracassa la vitre sous son poing. Je levais un sourcil, septique. Le voir perdre son sang froid m'était étrange. Alors, je fis la seul chose censé à cette instant. Je fermais la porte dans un bruit de grincement hideux. Il me vit, enfin. Je le regardais avec insistance et lui souris en lâchant un rire moqueur. Je m'approchais doucement de lui.

C'était violent ! Qu'est ce qui t'es arrivé Drew, tu t'es fait peur en te voyant dans le miroir ?

De toutes les personnes présentes dans ce lycée, il avait fallu que ce soit lui qui se rapplique, toujours là dans les moments ou il est inutile... Je ne le détestais pas, non, loin de là, ma haine envers lui était bien trop puissante pour se restreindre à un simple "déteste". Je crois plutôt que je le haïssais, mais d'une manière à ce que cette haine se manifeste promptement à la simple vue de son visage de soie, presque trop parfait pour réellement exister. Il faisait parti de ce genre de personnes qui aiment se servir des autres, non pas pour un simple principe, mais juste pour éviter à sa propre personne de souffrir... N'est-ce pas un acte merveilleusement égoïste? Je n'étais pas, du moins me semblait il, le plus généreux, compréhensif, gentil ou autres adjectifs mélioratifs, j'étais même plutôt dans la "je-m'en-fou-attitude"... Ce qui ne m'empêchait pas de ne pas pouvoir dissimuler mes envies meurtrières à la vue des gens tels que Down Steve… Down Steve… Un nom pourtant banal, mais qui avait une certaine rivalité avec ma personne. En effet, notre « pouvoir » ne fonctionnait ni sur l’un, ni sur l’autre, aussi bien que seuls nos poings avaient un intérêt certain dans nos querelles.

- Non, j’t’ai vu arriver.

Le fixant d’un air entièrement neutre, je ne pensais à rien, du moins était-ce certainement le mensonge de mes yeux. L’envie de l’assassiner était bien présente, mais recouverte et cachée par un sentiment de curiosité. S’il était ici, ce n’était pas une coïncidence. En fait, nos rencontres n’en étaient jamais. Si nous nous trouvions, c’est que nous nous cherchions, aussi ne m’était il pas difficile de comprendre que quelque chose le perturbé et qu’il avait besoin de lâcher ses nerfs. Je devais certainement être son souffre douleur préféré, chose qui était réciproque de mon côté qui ne me lassait jamais de le faire saigner du nez juste pour le plaisir de voir son sang. Outre la fonction de Punching ball favori, il y avait tout de même quelque chose entre nous. Une chose indescriptible, un lien de haine qui nous rapprochait plus qu’une amitié de confiance. Je connaissais beaucoup de ses secrets, tout comme il connaissait les miens, du moins une certaine partie. C’était en générale dans une de nos bataille, alors que l’autre est à terre, que nous révélons ce qui nous énerve à vouloir tuer…

Autant dire que notre relation était plus que spéciale, du moins de mon point de vue. Ne bougeant pas du « à coté du miroir », j’observais ses yeux qui charmaient beaucoup de jeunes demoiselles. C’était une chose que je n’avais jamais cherché à comprendre, son don devait certainement l’aider quelque peu, après tout n’était il pas rassurant de pouvoir être réconforté à la demande ? Je n’étais pas jaloux, la jalousie d’autrui n’était qu’un complexe, celui de mal se sentir dans son corps. Autant dire que je m’y sentais comme un poisson dans l’eau, bien que je casse le miroir en me voyant… Mais pourquoi avais-je cassé ce miroir ? Par la peur de ne montrer aucun de mes sentiments ? Non… La vérité était que je ne connaissais pas moi-même la réponse, et peut être ne la connaitrai-je jamais, ma foi je n’étais pas divin. Oubliant les politesses avec lui, je me déplaçai légèrement dans la pièce, longeant le miroir en prenant bien soin de ne pas me regarder une nouvelle fois.

- Alors, tu es là pour me faire la morale, me balancer mes quatre vérités, me casser la gueule ou apaiser ton petit cœur tout mou ? Je suis ouvert à toute proposition…

Sur ces dernières paroles, je ne pus m’empêcher de lui faire un clin d’œil qu’en général les hommes utilisaient pour charmer les jeunes fille xP

Ce qu'il y avait de fabuleux avec cette étrange personnage, c'était que je n'avais pas besoin de le déchiffrer pour connaitre ses sentiments à mon écart. Ils étaient, en réalité, le propre reflets des miens pour lui. C'était ainsi entre nous. Pas besoin de se cacher derrière n'importe qu'elle excuse stupide et naïve. La seule chose qui était certaine c'était que nous nous détestions, et plus encore. C'était au delà des mots. On ne pouvait décrire avec précision ce qui nous liait. Une haine aveugle, qui transperçait les membres et ne laissait qu'une envie de meurtre. L'envie de constamment frapper l'un sur l'autre était déjà palpable dans l'air. A croire que nous n'avions rien d'autre à faire. C'était un plaisir de voir que je pouvais toujours compter sur Drew pour m'offrir une telle haine. Il était peut être le seul être censé dans cette école. Le seul à ne pas m'apprécier à ma juste valeur. Le seul à comprendre ce que j'étais. Et tout cela parce qu'il avait été présent dans mon passé. Le même passé que je tentais d'oublier depuis mon arrivé ici. Autant dire que le voir dans la même classe que moi ne m'avait guère enchanté et que j'aurai vite péter les plombs et aurait tenté de le tuer si Jenny Meyer n'avait pas accaparé tout mon temps alors. Si cela n'avait pas été le cas, je ne sais pas jusqu'où j'aurai été capable d'aller pour ne plus jamais voir son visage vide de toute émotions humaine. Je me demandais même parfois si ce garçon était capable de ce montrer un minimum vivant. Un sourire, un rire, une étincelle, je ne me souvenais pas avoir vu une seules de ces choses illuminer le visage de Drew. D'ailleurs je me doutais que personne n'auraient pu avoir ce privilège. A part peut être...

Je refusais de me remémorer les horribles années du collège. Celles où j'avais connu le gout amer que laisser la perte de contrôle. Mais aussi l'extase de posséder le pouvoir. Ce n'était pas chose aisée que de ce décoller de ces souvenirs lorsqu'il vous assaillaient violemment. Je ne voulais donc pas me laisser emporter maintenant. Je décidais de plutôt écouter les sarcasmes que m'offrait Drew, avec le même plaisir malsain que d'habitude. C'était aussi cela qui était étrange entre nous. Nous nous détestions tellement, que nous en venions à nous... Considérer. Si c'était bien le mot adéquate. C'était dur à expliquer. Nous nous haïssions et ceux parce que -de mon point de vu- nous nous connaissions mieux que quiconque. Nous savions où résidait les peurs, les faiblesses, les blessures de l'autre, les défauts qui l'entouraient comme une caque incassables et pourtant invisible. Ainsi, nous nous considérons, nous faisions cas l'un de l'autre. Ne tentions jamais de nous ignorer. Car il y avait une sorte de confiance qui nous liait de manière tout à fait illogique. Mais je savais que je pouvais avoir confiance en lui, que la trahison n'avait pas de place entre nous. Que de tout manière elle ne servirait à rien. La sincérité serait beaucoup plus blessante que le mensonge, surtout lorsque nous savions où frapper. Alors pourquoi ne pas en profiter ?

Je m'approchais de Drew alors qu'il me demandait ce que je venais faire ici. Évidement, il y avait forcément une raison pour que je sois venue le trouver. Je l'évitais en général., peu désireux de m'attirer des ennuies. Mais dés que quelque chose n'allait pas, comme maintenant, je savais que je pourrais lâcher mes nerfs sur lui. Je devinais alors avec une quais certitude que je sortirais de cette salle avec le nez en sang. Parce que Drew adorait me faire mal, et que j'aimais qu'il me fasse mal. Juste pour le plaisir de lui rendre la pareil. Je ne savais pas combien de temps nous pouvions passer à nous taper dessus, mais assez longtemps pour que maintenant nous soyons devenu de véritable bagarreur. Les autres élèves se refusaient à nous chercher les ennuies, de peur de ne pas s'en sortir indemne. Notre réputation est faire DRew ! On ne peut plus rien faire contre ça. J'étais maintenant juste devant mon ennemi - si je puis l'exprimer ainsi.

Je te proposerais bien d'aller faire sa peau à Matthew Price. Il le mérite amplement d'après moi...

Est ce que Shadow refuserait de ce battre ? Même si c'était contre un autre que moi ?

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