Regrets [Maryne]

Après l'avoir aimée, après l'avoir détestée, après l'avoir frappée, après l'avoir embrassée, après l'avoir amenée à l'infirmerie, voilà que Brad Davis se retrouvait au chevet de Maryne Wight qui se rétablissait de ses blessures. Il l'avait transporté de l'infirmerie jusqu'à son dortoir, n'ayant aucun mal grâce à son don, elle paraissait même ne rien peser à vrai dire. Brad regardait son visage entaillé à cause des morceaux d'écorce qui avait volé avec le choc, la plaie recousue et bandée de son crâne, les echymoses dans son cou car la main de Brad avait serré en désirant la blesser, les nombreux bleus sur son corps à cause du choc, ... Brad regardait avec tristesse les dégâts infligés à Maryne, celle qu'il considérait comme l'amour de sa vie et qu'il avait voulu détruire, avait failli. Son don était un danger pour les autres, surtout pour ses proches. Heureusement qu'il avait tendnace à ne pas traîner avec énormément de monde. Il ne savait pas se contrôler... Enfin, en fait, les cours de la Mystery ne servaient à rien pour contrôler son don, puisque ses problèmes venaient de lui-même et non de son pouvoir. Il avait les instincts d'un tueur dans son sang... Son père, il avait toujours ignorer tout de lui, mais en resassant ses souvenirs, en réfléchissant à tout ce qui s'était passé, Brad devinait que son père traînait avec les gens qu'il ne fallait pas et que l'argent qu'il gagnait, n'était pas avec honnêteté mais plutôt avec le sang sur ses mains. Brad commencait à se douter d'avoir recu quelques gènes de son paternel...
Le jeune homme soupira en continuant de fixer sa précieuse. Il sentait les larmes lui piquer les yeux mais comme à chaque fois, les larmes ne coulaient pas, elles étaient figés, mortes comme son enfance et son adolescence, ce fut plutôt les sanglots qui lui secouaient la poitrine. Il sanglota briévement puis se mettant la main sur le front, il se reprit. Si une personne devait pleurer, c'était Maryne, pas lui... Elle était si abîmée... Elle aurait certainement du mal à se remettre debout, il l'avait jeté si violemment contre l'arbre, vraiment dans l'envie de la tuer, pas étonnant qu'elle ait de tels blessures. Brad tendit la main pour caresser sa joue qui avait quelques bleus, il allait doucement puis il s'appuya contre le lit grâce à son coude et prit doucement la main de Maryne entre la sienne, la contemplant.
Ce geste parut éveiller la jeune fille qui ouvrit une première fois les yeux, difficilement, et les referma immédiatement, la lumière du dortoir semblant l'éblouir. Puis elle réessaya une deuxième fois et cligna plusieurs fois des paupières, tournant ses yeux bleutés vers Brad. Elle allait certainement tirer une grimace de douleur avec ses blessures... Brad se pencha plus près d'elle.

- Comment tu te sens ?

Question stupide. Elle devait avoir mal...

Tout semblait s'être passé si vite. Les coups, la colère, la peur me semblaient pourtant si lointain. Je m'étais préparée à recevoir d'autres coups, mais j'étais tombée dans les pommes avant d'avoir pu m'en apercevoir. J'avais juste sentis des bras sous mon corps meurtri, puis on m'avait déposé sur un lit. Là j'étais à demi-consciente. J'entendais l'infirmière à moitié. Elle semblait me soigner. Bizarrement je ne pouvais plus rien bouger. La douleur m'envahissait. Je n'avais jamais ressenti pareille sensation. Contrairement à celle que je m'infligeais quand j'en avais besoin, celle que je pouvais contrôler, celle-là me faisait souffrir. J'avais l'impression que ma tête allait exploser, je ne pouvais plus bouger mon bras droit et mon genou gauche me donnait l'impression d'avoir été comme déboîté. Je n'avais plus envie de lutter contre la douleur qui m'emportait, je me laissa submerger et retomba dans mon sommeil.

Bien sûr, inévitablement je pensais à lui. A tout ce qu'il m'avait dit. Même si je me disais qu'il n'avait surement pas dû penser ce qu'il disait, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cela pouvait peut-être vrai. Et s'il voulait vraiment que je n'existe pas, s'il me détestait vraiment... Il m'aimait vraiment ? ET puis même si c'était le cas, moi je serais prête à être avec lui ? Jusqu'à maintenant, dans toutes les nombreuses relations que j'avais eu je n'étais jamais arrivée à rester fidèle à cette personne. J'avais vraiment trop peur de l'engagement. Je m'étais promise de ne jamais m'attacher à quelqu'un. Mais pourtant, j'en avais tellement envie. Je pense que le meilleur moyen de me décider, c'était peut-être de lui en parler carrément, ce serait plus simple. Oui mais comment ? S'il se mettait à en colère. Ah ben voilà pour couronner le temps, maintenant j'avais peur de lui. Peur qu'il me torde la nuque à chaqu'un de ses gestes. D'ailleurs mon cou me faisait horriblement mal, je me sentais encore comme étouffée.

Je me réveillais petit à petit. Je ne savais pas trop où j'étais. Les sensations me paraissaient étranges. Je souffrais. A cause de lui, oui, mais aussi à cause de moi. C'était entièrement de ma faute. Maintenant, malgré moi, il allait être rongé de remord, surement, j'avais peur de lui. Cela ne serait surement plus pareil, enfin je pense. Je me tenta d'abord à ouvrir un petit oeil pour voir où j'étais. La lumière vive m'éblouit rapidement. Mais avant de refermer les paupières, je pus m'apercevoir que Brad était à côté de moi et que je devais surement me trouver dans le dortoir. Je les rouvris une seconde fois et dit en sorte, cette fois de les maintenir grand ouvert. Je ne pus m'empêcher d'esquisser une grimace de douleur. J'essayais de bouger ma jambe, mais je me rendis qu'elle et mon bras était emplâtrées. Avec difficulté, j'essayai de me lever. Mes muscles me faisaient mal, tout me faisait mal. Je passa une main sur les bandages de ma tête et sur mon cou. Je me souvins de la présence de Brad. Il ne fallait pas qu'il voit que j'avais mal. Même si cela semblait évident, enfin je pense. Je me rendu compte qu'il tenait ma main, je ne m'en étais pas aperçue tout de suite. Il se rapprocha de moi. SOn visage près du miens, son souffle chaud sur ma joue meurtrie. Il ne tarda à me questionner sur mon état de santé. Je ne pouvais pas lui dire que j'allais bien, mais pas non plus que j'allais mal. Essayant d'esquisser un petit sourire légèrement forcé, je me contenta de répondre.

- Je me suis déjà sentie mieux je crois.

Sa réponse ne la surprit pas du monde. Il s'y attendait, suffit de jeter seulement un coup d'oeil à son visage pour comprendre qu'elle avait mal. Elle avait beau essayer de le cacher en évitant les grimaces de douleur, Brad le voyait. Il se sentait si coupable, il aurait tant voulu être à sa place. Parfois, le jeune Davis se demandait si un jour, il pourrait vivre normalement comme les autres personnes, pouvoir avoir une femme et des enfants sans leur faire du mal, il avait si peur de ne jamais pouvoir contrôler la haine qui l'habitait au plus profond de soi. Brad la regarait avec cette boule dans la gorge qui ne cessait de grossir à chaque fois qu'il tombait sur les bleus qui comblaient son corps fin. Elle était si belle... Le jeune homme resta silencieux pendant un moment mais ne put s'empêcher de lâcher une phrase chargée de regrets.

- Tu m'étonnes...

Réponse à la phrase de Maryne. Brad laissa son pouce caresser le dos de sa main, tout cela avec une certaine douceur. Il sentait une pointe percer son coeur, si elle savait comme il regrettait et comme il avait peur de lui faire du mal. Comment pourrait-il un jour être en couple si sa femme le craignait ? Il n'en avait aucune idée... Le jeune Davis aurait voulu lui hurler ses sentiments, lui crier qu'il était désolée mais non, il restait ce bloc de glace qu'il était depuis quelques longues années.

- Je crois qu'on devrait cesser de se voir Maryne. Regarde-toi...

Il baissa les yeux sur leurs mains, évitant son regard et essayant de ne plus voir les blessures qui comblaient son corps.

[Pardonne-moi pour ce post pas super super, manque d'inspiration xD ]

Comme je le pensais, sa réponse semblait chargée de regrets. Il s'en voulait, énormément. Cela me dérangeait, ce n'était pas sa faute. Il ne se contrôlait pas bien et moi je l'avais en plus provoqué. Son pouce qui caressait ma main me faisait tellement de bien. Rien que ce simple geste me remplissait de bonheur. Je me sentais mieux, je pensais moins à mes douleurs, qui d'ailleurs commençaient à s'apaiser. Il faudrait que je pense à aller voir l'infirmière pour voir combien de temps j'aurais à porter cette atèle et ce plâtre. J'en avais déjà marre en plus. Je devais avoir une de ces têtes... En plus avec mes bandages sur la tête. C'est alors que je ne pus m'empêcher de penser à Steve. S'il me voyait dans cet état, il me demanderait à coup sur ce qu'il m'était arrivée. Je lui répondrais quoi ? Si je lui disais la vérité, comment réagirait-il ? Surement comme tout le monde le ferait, négativement. Il faudrait que j'invente un petit mensonge. Je n'aimais pas lui mentir, mais là il valait mieux. J'avais eu ma dose d'embrouille pour la semaine. Même si j'essayais d'éviter toute relation, les rares que je n'avais pas pu empêcher me causait tant de problème. D'un autre côté j'étais vraiment contente de tous les connaître. J'aurais eu tort de les repousser. On verrait bien ce que le destin me réserve, mais au moins j'aurais profité un peu. Même si je ne le méritais surement pas.

Brad lui, semblait si froid, il ne semblait pas afficher un quelconque sentiment. Peut-être un peu de regret mais seulement. Les seules fois où je l'avais vu comme ça c'était à mon arrivée ici. Avant de le connaître. Sinon, il avait toujours été souriant avec moi. Puis il prononça cette phrase. Je ne compris pas tout de suite. Il n'osait pas me regarder. Il baissait les yeux. Par réflexe je retirais ma main de l'emprise de la sienne. J'avais bien trop peur qu'il me fasse mal.

- Oh...

C'est tout ce que je réussis à répondre. Je ne savais pas quoi dire. Tout était encore flou dans ma tête. Je n'avais pas encore eu beaucoup de temps pour y réfléchir. Lui par contre, semblait déjà avoir fait son choix. Je savais que c'était ce qu'il y avait de mieux, pour lui et pour moi. Mais je ne voulais pas le perdre une seconde fois. ET puis il serait impossible de ne plus le voir, en cours, dans les couloirs. Ils finiraient par se croiser un jour ou l'autre. C'est vrai, il m'avait bien amoché. Mais j'étais persuadée que cela ne se reproduirait plus. Bien sûr j'avais peur de lui, mais surement que cela passerait. Déjà s'il recommençait à me sourire cela me ferait du bien. Je continuais de le regarder. ON aurait dit un petit enfant qui venait juste de faire une bêtise et que sa mère grondait. Mais sans la tristesse sur le visage. Il était de marbre. Je n'aimais pas vraiment ça, cela avait tendance à accentuer la peur que j'avais commencer à éprouver envers lui. EN parlant de peur, ce sentiment aussi me paraissait étranger. On m'avait dit bien souvent que j'étais dépourvue d'instinct de survie. Rien ne me faisait peur, tout me fascinait, je n'avais jamais vraiment eu peur de quoi que ce soit. Ma seule peur était celle du noir. Et là s'ajoutait celle de Brad. j'avais vraiment peur des choses qu'il ne fallait pas. D'habitude les gens ont peur de choses dangereuses. MOi non, j'ai peur de celui que je pense aimer et de quelque chose d'aussi inoffensif que la nuit. Je me désespérais moi-même.

Brad Davis sembla lire les pensées de Maryne dans un sens. Que répondrait-il aux autres si ils lui demandaient ce qu'il lui était arrivé ? Dirait-elle la vérité ou mentirait-elle ? A vrai dire, Brad préférerait la voir dire la vérité, afin que tout le monde sache qu'il était un monstre et qu'il ne fallait pas l'approcher, il était très dangereux, il le serait toujours. Maryne, qui devait être la personne la plus proche du jeune homme, ne connaissait même pas son passé, il pouvait paraître parfois si innaccessible, si distant, il rejete toute trace d'affection, excepté chez certaines personnes dont Maryne. Mais bon, elle, il en était fou amoureux, désespérement. Mais il sachait que pour son bien, il devait la quitter ou il lui ferait à nouveau du mal. Il remarqua le geste de Maryne, sa main s'échappant à son emprise, Brad ressentant cette crainte à plein nez.

- D'ailleurs, tu as peur de moi, ce que tu viens de vivre vient de te faire comprendre que je ne me contrôle pas et que je peux te tuer en un instant.

Il continuait de baisser les yeux mais en même temps, quelque chose le tricotait. Leur séparation. La première. Il ne comprenait toujours pas Maryne, il sentait même les larmes de rage percer à nouveau ses yeux, la tristesse et le désespoir pointant en Brad. Il en avait marre d'être lui, d'être Brad Davis, d'être le fils d'un meutrier, d'être un orphelin, d'être seul. Cependant, il ne pleura pas, il s'était promis d'arrêter de pleurer, c'était être faible et c'est tout sauf ce qu'il voulait. Il devait être fort... Pourtant, il leva les yeux vers Maryne, une nouvelle fois, et lui parla avec les yeux brillants.

- Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ca ? Si tu ne l'avais pas fait, je ne serais pas devenu aussi violent et tu ne serais pas immobilisée dans ton lit. Tu as tout gâché entre nous... C'était si bien. J'ai toujours été doux et gentil avec toi, je ne t'avais jamais fait de mal, je me contrôlais parfaitement. Mais ce que tu ne savais pas, c'est qu'il suffit d'une seule chose pour que je ne puisse plus me contrôler. Je suis dangereux, destructeur, une machine à tuer.

Son souffle s'était accéléré ainsi que son coeur, il regarda ailleurs à nouveau, ne pouvant plus soutenir le bleu de ses yeux. Il y avait lu la joie, la terreur, la compassion, la pitié, la crainte, la colère, ... Il avait vu de nombreux sentiments dans ses yeux. Brad s'en voulait de ne pas être un homme comme les autres, il aurait désiré pouvoir être le compagnon idéal pour Maryne, mais non.

- Désolée de ne pas être l'homme que tu voudrais que je sois...

Le jeune Davis s'emrpti d'ajouter une dernière phrase, son regard continuant de fuir Maryne.

- C'est comme ca...

Voilà qu'il savait que j'avais peur de lui. C'était bête, voir même presque idiot mais j'avais peur qu'il ne recommence à se mettre en colère. C'est vrai que je n'étais pas vraiment en sécurité près de lui. Mais comment faire, pour passé mon temps sans sa présence. Il me regarda avec des yeux luisants. On aurait dit qu'il allait pleurer, mais que les larmes ne voulaient pas couler. Il voulait toujours jouer les durs, faire le garçon qui ne ressent rien. Bien sûr cela allait bien avec son caractère et son physique. Mais c'était quand même plus agréable quand il était lui-même. Cela avait été rare, mais tellement plus plaisant. J'avais l'impression qu'il ne me faisait pas assez confiance pour tout me raconter sur lui. De nouveau, il me posa des questions sur mes agissements. Je n'avais pas envie de lui répondre. Je ne voulais pas lui expliquer, je ne le ferais probablement jamais d'ailleurs. Il me disait haut et fort que c'était de ma faute tout ça. En effet j'étais d'accord, mais peut-être y était -il lui aussi pour quelque chose... Je ne savais vraiment plus quoi penser. Si de mon côté je n'étais pas capable de lui expliquer mes agissements, ou mes pensées et que lui ne pouvait pas me faire confiance, s'il continuait à rester froid comme ça. Peut-être qu'en effet il valait mieux qu'ils ne se voient plus. Il était en train de se traiter de monstre. Décidément j'avais déjà entendu ça, de la bouche de Steve. Ici, quasiment tous les jeunes se prennent pour des monstres. Certains parce qu'ils ont fait certaines choses avant d'arriver, dû à leur don. D'autres juste parce qu'ils se dégoûtent d'avoir se don. Moi j'avais plutôt tendance à me considérer comme quelqu'un de normal, mais avec quelque chose en plus. De nouveau il détourna son regard du mien. De mon côté, je décidais d'ignorer ses paroles.

D'après lui il n'était pas l'homme qu'il me fallait. Il avait surement raison. Auparavant je n'avais jamais réfléchi à ça. Mais c'est vrai il n'était pas celui que je voulais. Peut-être trop brut dans sa façon de faire. Il était doux, oui, mais cela semblait trop forcé. J'avais plus l'impression d'être un objet pour lui qu'autre chose. Les autres hommes que j'avais fréquentés n'étaient pas comme ça. Cette sensation d'être un objet n'était pas présente. Bien sûr ils étaient pour moi des objets et je l'étais pour eux. Mais cela ne se sentait pas. Ils étaient doux et romantiques dans leur façon de faire. Tout le contraire de Brad en fait. Les filles étaient attirées par son côté mystérieux, mais je trouvais qu'il donnait trop l'impression de se forcer. Peut-être que tout compte fait je n'étais pas tellement amoureuse de lui. QU'il m'était certes indispensable, que je ne pouvais pas me passer de lui. ET puis voir toutes ses filles lui tournaient autour. Ce n'était pas vraiment ça qui me déplaisait, au contraire c'était plutôt drôle, de voir qu'il m'appartenait à moi et pas aux autres. Mais j'étais quand même un peu jalouse à ce niveau-là. ET puis même, tout ça rassemblé, ajouté à ce que je venais de vivre, je n'étais plus trop sûre de ce que je voulais. De toute évidence, lui n'avait pas envie de moi. Les paroles qu'il avait prononcées dans le parc, il semblait vraiment les penser en fin de compte. Comme il le disait, c'était comme cela et puis voilà.

-Oui, tu as certainement raison.

Moi par contre, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder son visage. J'en profitais, ce serait peut-être une des dernières fois.

A nouveau, il ressentait de l'agacement face aux paroles de Maryne. Pourquoi ne faisait-elle rien ? Elle ne paraissait ressentir aucun sentiment pour lui, elle ne montrait rien, Brad ne montrait rien mais il avait dit plusieurs fois à Maryne ses sentiments. Et il avait l'impression d'être le suel à faire des efforts pour eux deux, car ils savaient en secret, que le "eux deux" existaient réellement désormais. Mais si seulement elle pouvait penser pour une fois à Brad, il en avait marre de la voir penser les mauvaises choses, de constater des réactions négatives. Il la provoquait, cherchant à ce qu'elle réagisse mais non... Rien... Toujours de vagues réponses. Brad la regarda et laissa échapper un long soupir, essayant de s'arrêter dans son agacement, en sachant que la colère suivrait rapidement. Apparament, Maryne avait le don de provoquer en lui une certaine suite de sentiments. Il la fixa droit dans les yeux, une bonne fois pour toute.

- Maryne, pourquoi est-ce que tu ne cesses de me tester ? Enfin, je ne sais pas... J'ai toujours l'impression que tout ce que tu fais, c'est afin de me tester, mais tu le fais inconsciemment, je ne sais pas. mais je n'en peux plus... Je t'observe toujours et je remarque parfois ton expression renfermée, comme si tu avais peur de moi, mais pas que de ma force, mais vraiment de moi. Je t'ai dit mes sentiments et qu'ai-je recu en retour ?

Qu'avait-il recu en retour ? A part recevoir quelques gentilles paroles pendant qu'il la frappait, c'était tout. Maintenant, elle reprenait sa position de départ. Elle changeait sans cesse d'avis. Néanmoins, il l'aimait et déjà là, il aurait du partir face à ses paroles, mais il ne pouvait pas, pas tant que tout se serait arrangé. Il reprit la main de Maryne et la frotta tendrement cotre sa propre joue, comme si il voulait montrer son affection. Il ferma un instant les yeux puis reposa sa main sur le matelas, ne voulant pas lui faire peur une nouvelle fois.

- Je t'aime, c'est incontestable. Pourtant je n'ai pas l'impression que tu me crois. Il est temps que tu me dises la vérité, je n'en peux plus.

Il soupira encore une fois puis prit la main de Maryne une nouvelle fois en plongeant son regard émeraude dans son regard. Sa voix sembla faiblir, elle était suppliante.

- Par pitié...

Il s'était remis à me regarder, ses yeux plongeaient dans les miens. Il semblait un peu agacé. J'avais du mal à comprendre pourquoi. En effet, j'avais peur de lui. Mais tout ça je le gardais pour moi, comme toujours. Je détestais parler aux gens. Que ce soit de ce que je ressens, ou bien même de choses banales. Il n'y avait qu'à une ou deux personnes que je pouvais parler, mais c'était tout. J'avais tendance à beaucoup de refermer sur moi-même. C'était vrai, il m'avait dit qu'il m'aimait. Mais moi, déjà je n'en étais pas sûre et puis je me disais que même si c'était le cas, si je ne le lui disais pas je ne risquerais rien si cette histoire tournait mal. Je n'arrivais pas à exprimer ce que je ressentais. Je n'y arrivais pas, ou alors je ne le voulais pas. Je ne le testais pas vraiment, mais je n'étais pas aussi persuadée que lui qu'il m'aimait. J'avais plutôt l'impression qu'il m'aimait pour ce que je lui procurais, mais pas pour ce que j'étais. Pff pourquoi je me posais toutes ces questions... D'habitude je m'en fichais, je savais que l'histoire n'allait pas durer. Mais là j'avais vraiment peur d'y aller. Je sentais que j'allais le regretter. Je ne savais pas vraiment quoi faire, j'étais indécise pour une fois. Il m'avait posé une question, il voulait donc une réponse. Mais malheureusement j'étais incapable de la lui donner. Même à moi je ne savais ce qu'il fallait que je réponde. Vraiment je ne savais plus où j'étais et ce que je voulais.

QUand il attrapa ma main, je sursauta sur le coup. Vraiment j'avais peur, à chaqu'un de ces mouvements qu'il me fasse mal. Mais quand il la porta à sa joue, une telle sensation m'envahie. Je me sentais bien tout à coup. C'est vrai que quand il le voulait, il était si affectueux, mais pas assez souvent à mon gout. Une chose que je n'aimais pas trop non plus, c'est qu'il allait toujours trop vite. Peut-être aussi à cause de son don. Mais avec lui, tout se passait si vite. Cela rendait les choses beaucoup moins agréables. Quand il reposa ma main, la chaleur de sa peau me manqua tout de suite. J'aurais voulu continuer à la toucher. La vérité... Je ne pensais pas pouvoir la lui dire. Déjà que j'avais du mal à me l'avouer. En fait moi non plus je ne connaissais pas la vérité. Même à moi je me mentais sans arrêt. Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire... Si je ne disais rien, il allait encore se mettre en colère, si je lui disais la vérité, il allait aussi se mettre en colère. QUe faire. J'avais de nouveau peur de lui.

- Ne cherche pas à comprendre. Cela ne sert à rien.

En effet, pourquoi cherchait il à comprendre tout ça. Il pourrait arrêter de se poser des questions tout le temps. Et puis c'est normal, on ne se connait pas en fait tous les deux. Je ne sais rien de lui, il ne sait rien de moi. Il y avait beaucoup de zones d'ombres entre nous, en fait il n'y avait que ça. Il ne me connaissait pas, je ne le connaissais pas. Il se disait mon meilleur ami jusqu'à présent, mais moi je ne le considérais pas comme ça. De meilleur ami, je n'en avais qu'un, c'était Steve. Brad c'était plutôt... En fait non je ne savais pas ce qu'il représentait pour moi. Notre relation était tellement floue. EN plus de cela il ne faisait que me poser des questions, toujours des questions, aux quelles je n'avais pas de réponse. Encore une fois j'avais peur de lui, je ne pouvais pas lui dire ce que je pensais sans redouter des représailles physique. Je ne pouvais pas parler calmement avec lui. Alors, comment voulait il que l'on est une relation tous les deux. Je ne savais même si j'en avais envie. Pour la première fois, je ne savais plus rien, je ne contrôlais plus la situation.

Petite grimace d'agacement. Il éloigna son visage du sien, et plus aucun partie de son corps ne la toucha, prenant une distance suffisante pour pouvoir rester calme. Il croisa les bras sur son torse musclé et la regarda, continuant de réfléchir à eux deux, comme elle était actuellement en train de le faire. Maryne n'avait jamais parlé de sentiments, de sa vie, de "eux deux", de relation sérieuse, ... Elle était très renfermée, Brad ne connaissait pas grand-chose d'elle à vrai dire, mais d'un côté, il la connaissait par coeur. Brad ne faisait pas mieux mais disons que la jeune Wight ne lui avait jamais posé de question, que Brad s'était soumis aux règles qu'il avait cru comprendre de la part de Maryne, qui étaient : "pas de relation sérieuse, pas d'engagement, que du plaisir et de l'amusement, pas de conneries, ...". Désormais, il ne savait plus quoi penser de la jeune femme qu'il considérait comme son amour. Etait-il réellement amoureux ? Oui, et ca, il pouvait en juger et en être sûr. Comment aurait-il pu se tromper alors qu'il n'avait plus rien ressentit depuis ce terrible jour ? Seulement Marynene semblait pas être convaincue de ses sentiments, et cela l'exaspérait du plus haut point. Le silence de Maryne l'exaspérait. Son changement d'avis l'exaspérait. Mais il l'aimait... Il était fou de cette fille. Pourtant, Brad n'allait pas s emettre à genoux et la supplier de lui revenir. Ne s'était-il pas promis il y a quelques jours de ne plus pense rà elle ? De ne plus être aussi faible ? De ne plus tomber dans ses filets ? Y arriverait-il longtemps ? Il n'en avait aucune idée à vrai dire... Quoique, il se doutait qu'il ne tiendrait pas.
Brad passa sa main dans ses cheveux ébourrifées puis la laissa retomber le long de son visage pour enfin revenir sur son genoux. Le jeune homme regarda Maryne, à nouveau cet air froid, distant, incitant à la crainte. Il reprit la parole, sa voix à nouveau rauque.

- Tu changes sans cesse d'avis, Wight. Une fois tu me supplies de t'écouter et tu me dis que tu m'aimes, une autre fois tu deviens muette. Faut pouvoir prendre des choix et les assumer, Maryne.

Il était tout à fait serein, calme. Il attendait sa réponse mais après quelques petites secondes de réflexion, il comprit qu'il ne dveait pas être aussi patient, ne pas devenir son esclave. Maryne était difficile, compliquée, il devait lui laisser le temps de réfléchir. Lui allait si vite, mais c'était parce que il savait ce qu'il voulait. Brad se leva, la regarda tout en justifiant son geste.

- Je suis près de la fenêtre, si t'as besoin de moi, appelle-moi. Je ne peux plus supporter cette discussion qui ne mène à rien.

Aucune once de colère dans les mots. Aucune trace de fureur sur son visage. Serein. Le jeune Davis alla se mettre près d ela fenêtre à quelques mètres du lit de Maryne, il était à sa disposition mais il refusait de patienter à ses côtés. Il s'assit au sol, croisa les bras sur ses genoux, adossant son dos au mur, tournant son visage vers la fenêtre d'où la neige tombait, il devint une vraie statue de pierre, impassible.

Il semblait énervé. Espérons qu'il ne se mette pas en colère. Il avait raison. Je changeais toujours d'avis. Je n'étais jamais sûre de moi. Dans le parc tout c'était passé si vite, je n'avais pas réfléchi aux paroles que j'avais prononcées. J'avais parlé un peu trop vite. Je ne pouvais pas m'empêcher de savoir exactement ce que je faisais. Je ne me laissais plus guidé par mon instinct ou bien mon envie. Je réfléchissais toujours à ce qui allait se passer, aux conséquences. Mais là, tout m'échappais, je ne contrôlais plus rien. C'est vrai, je n'étais pas capable de prendre une décision et d'assumer. Pour ça que j'évitais toute sorte de relations avec les gens jusque là. Je m'étais laissée emporter et tout me tombais dessus. Il se leva et parti s'installer près de la fenêtre. Moi non plus je ne supportais plus cette discutions absurde. J'étais maintenant toute seule dans mon lit. Je devais faire quoi. Le laisser, ou bien, je devais aller le voir. J'avais envie d'aller le voir. Sentir de nouveau sa peau contre la mienne. Mais pourtant je ne pouvais rien lui dire. J'essaya de me lever de mon lit. Quand je pus enfin me mettre debout, la douleur qui avait eu tendance à s'apaiser se manifesta de plus belle. J'avançais difficilement vers lui, sans bruit. Je devais avoir une sacrée dégaine, j'étais obligée de marcher avec la jambe gauche tendue, à cause de l'atèle et je m'appuyais à tout Ce qui me passait sous la main. Je m'approchais petit à petit de lui. Il était bien plus grand que moi en taille. Je passa ma main gauche contre son torse et posa ma tête sur ses omoplates. Son corps musclé et chaud me faisait tant de bien. Ma main caressait son torse chaud. Je lui souffla une petite phrase à l'oreille.

- Moi-même, je ne connais pas les réponses, je te demande juste un peu de temps. S'il te plait.

C'est vrai. Il me fallait un peu de temps pour pouvoir analyser la situation comme d'habitude. Mais je ne voulais pas que pendant se temps-là, il ne soit pas à mes côtés. Quand je le savais calme, je me sentais si bien avec lui. En sécurité. Le seul problème c'est quand il commençait à s'énerver. J'avais tout de suite peur. Je pense que je ne serais plus jamais la même avec lui. Peut-être un peu plus distante, pendant quelques temps en tout cas, je pense. Mais il m'était indispensable, je ne pouvais pas le laisser ou l'oublier, tout cela m'était impossible.

Ses paroles le rassurèrent. Même si elle ne disait ne pas avoir de réponses, pour Brad, elle venait de lui offrir une : il lui fallait du temps. Il ferma un instant les yeux, la soutenant contre lui afin qu'elle ne tombe pas. Il voulait bien sûr lui laisser le temps, il attendrait et ce serait elle qui viendrait le retrouver lorsqu'elle trouverait que le moment est venu, mais ce ne serait pas lui. Brad était silencieux, il ne répondit pas à la jeune femme, en guise de réponse, il se baissa pour passer ses bras en dessous de ses jambes, prenant soin de ne pas lui faire mal, puis la souleva, la ramenant dans son lit, l'allongeant délicatement, faisant bien attention sa jambe platrée. Sans demander son avis, il se coucha à ses côtés, passant un bras autour d'elle et placant ses lèvres sur son oreille, lui murmurant ces paroles.

- Je vais rester jusqu'à ce que tu t'endors puis je partirais. Viens me retrouver quand tu seras prête.

Lorsqu'elle voulut répondre, il la retint d'un doigt sur sa bouche. Brad déposa un doux baiser sur son front puis redevint une statue de marbre. Pendant quelques minutes, Maryne sembla être nerveuse mais rapidement, elle semblait soulagée grâce à la présence de Brad. Par la suite, la jeune Wight s'endormit, ses paupières semblant lourde, la nuit tombant sur le château tandis que la neige continuait de tomber. Brad resta quelques instants, se contentant de la regarder s'endormir tandis que lui restait parfaitement éveillé. Il aurait voulu rester tute la nuit or il savait qu'il devait partir, la laisser seule maintenant qu'elle était endormie. C'est donc ainsi que délicatement, il sortit du lit, la recouvrant d'uné couverture, vérifiant que son platre ne lui ferait pas mal. Avant de s'évaporer, il passa une caresse dans ses cheveux puis partit dans les ténèbres de la nuit...

[Tu peux répondre si tu veux, mais moi, je ne répondrais que à notre prochain sujet ;)]

» Maryne Wight
» Humeur noire [Maryne]
» J'y comprend rien ... {Maryne}
» Le calme silencieux de la neige qui tombe. (Maryne)